Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
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Coordonnée par le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman, l'expo du musée du Jeu de Paume décline la figure du soulèvement à travers manuscrits d'écrivains, peintures, dessins, gravures, photographies et films. Plus de trois cents œuvres qui nous montrent les soulèvements physiques, esthétiques, politiques à travers des sacs qui s'envolent, des corps qui sautent, des bouches qui crient, des poings qui se lèvent, des barricades qui s'érigent. Articulée autour de cinq chapitres – Éléments (déchaînés), Gestes (intenses), Mots (exclamés), Conflits (embrasés), Désirs (indestructibles) –, l'expo fait la part belle aux soulèvements politiques qui jalonnent l'Histoire et la planète. Ceux de 1848 à Mai 1968 en France, les révolutions cubaine, mexicaine ou allemande, les combats des républicains espagnols, les manifestations contre le joug soviétique en Hongrie ou anticatholiques en Irlande… On suit les images de ces combats pour la liberté comme autant de mouvements de vie.
Dans la partie finale de l'expo, un film nous montre les migrants bravant les interdictions en passant la frontière gréco-macédonienne, comme pour nous rappeler que la question des réfugiés illustre la noirceur des temps. « Que devient le destin des peuples quand on commence à confondre l'étranger avec l'ennemi ? », s'interroge Georges Didi-Huberman dans son introduction au catalogue de l'exposition. Et de questionner notre capacité à sortir de l'inertie : « Ne nous faut-il pas, à chaque instant, soulever nos multiples chapes de plomb ? Ne nous faut-il pas, pour cela, nous soulever nous-mêmes et, nécessairement – si vaste est la chape, si lourd est le plomb – nous soulever à plusieurs ? Il n'y a pas d'échelle unique pour les soulèvements : cela va du plus minuscule geste de retrait jusqu'au gigantesque mouvement de protestation. »
Et c'est la force de l'expo, même si certaines œuvres peuvent nous laisser pantois parfois, que de nous donner à voir cette énergie vitale qui traverse les peuples, au fil des productions de Goya, de Daumier ou de Manet, des photos de Cartier-Bresson, de Gilles Caron, de Willy Römer ou de Gisèle Freund. On s'interroge alors sur les soulèvements passés, présents et futurs, sur ce mouvement de résistance sans fin contre le renoncement et la soumission. Pour poursuivre la réflexion, le très riche catalogue de l'exposition nous propose, au-delà de la reproduction des œuvres, les points de vue éclairants des philosophes Judith Butler, Toni Negri, Jacques Rancière ou Marie-José Mondzain, sans oublier celui de Georges Didi-Huberman.
« Soulèvements »,
exposition coordonnée par Georges Didi-Huberman,
jusqu'au 15 janvier 2017 au musée du Jeu de Paume, 1, place de la Concorde, Paris 8e.
Catalogue, Ed. Gallimard, 432 pages, 49 euros.
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