
A Rennes, l'heure n'est pas à la résignation
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« C'est une journée revendicative, festive et solidaire puissante pour le retrait de la « réforme » des retraites et la présence du Rassemblement national dans notre ville aujourd'hui. Il faut marquer un temps fort pour donner le moins de crédibilité à ce parti politique », déclare Sandrine Girard, secrétaire générale de l’union locale CGT du Havre (Seine-Maritime), en tête du cortège intersyndical qui s'élance depuis le cercle Franklin, lieu où les mobilisations sociales prennent traditionnellement leur départ dans la ville normande. Deux messages sont portés par les manifestants : le retrait de la « réforme » des retraites et le « non » à la venue du Rassemblement national qui a choisi le Havre pour sa première « Fête de la nation ». Pour répondre à cette provocation du parti d'extrême droite, l'intersyndicale locale a organisé un village revendicatif sur l'esplanade Nelson-Mandela, située à proximité du port. C'est sur cette place que les manifestants havrais étaient attendus à midi pour célébrer ce 1er mai 2023. Au programme de l'après-midi : plusieurs concerts d'artistes locaux comme le rappeur havrais Médine, engagé contre les idées d'extrême droite.
Pour profiter du premier concert, Maud est venue avec deux amies. Pour la jeune femme, étudiante à Sciences Po Le Havre, il est clair que « le Rassemblement national ne doit pas croire qu'il peut venir dans une ville et faire sa loi ; sachant que Le Havre a une histoire communiste et une importante communauté d'immigrés, ce parti n'a pas sa place ici. » D'autant qu'à plusieurs reprises, des militants d'extrême droite ont attaqué des manifestants sur les dernières grandes journées de mobilisation contre la « réforme » des retraites, profitant des cortèges pour agresser des militants syndicaux.
Membre d'une association féministe, Maud rappelle que le parti de Jordan Bardella, son président actuel, est également « contre l'égalité femmes-hommes et prône un modèle stéréotypé de la femme et de la famille ». Sandrine Girard dénonce, en outre, une instrumentalisation des luttes de la part du parti : « Ils ont voulu adapter leur discours ; ils ont tenté de mettre en avant des idées un peu plus proches de certains syndicats. Mais nous connaissons bien l'histoire de ce parti politique qui a toujours discriminé les syndicats et notamment la CGT. » Dans son discours prononcé en début d’après-midi, entre deux concerts, Sandrine Girard rappelle que le Rassemblement national a toujours voté contre les mesures de progrès social, que ce soit l'augmentation du Smic ou le retour de l'ISF.
Comble pour le parti d'extrême droite qui a placé le thème de la « paix sociale » au cœur de son rassemblement du 1er-Mai. Même constat de la part d'Alma Dufour, députée France insoumise en Seine-Maritime, venue en soutien : « Marine Le Pen pense que le Havre est son terrain de jeu et que le premier bastion ouvrier de France va lui tomber dans les mains. Mais où était le Rassemblement national lors des dernières manifestations ? Où était-il pour défendre l'intérêt des travailleurs ? », interpelle la députée. La ville du Havre possède une histoire syndicale et ouvrière forte à l'image de Jules Durand, syndicaliste libertaire qui, en 1910, menait une grève illimitée contre l'extension du machinisme et de la vie chère. Le syndicaliste fut victime d’une grave erreur judiciaire, surnommée « l’affaire Dreyfus du monde ouvrier ».
Karl, militant cégétiste, ne loupe pas un seul 1er-Mai dans la cité portuaire depuis qu'il est enfant. Le quinquagénaire évoque une forme de lassitude quant à cette journée : « Je préfère bloquer l'économie, comme on a fait sur la zone industrielle du Havre pour Total, Renault. Je pense que c'est plus efficient. Le 1er-Mai, c'est toujours festif, mais j'ai moins envie de rigoler à cause d'un gouvernement en face qui n'écoute rien. » Mais le syndiqué déclare qu'il « garde le moral. Voir autant de jeunes entrer dans la lutte, ça fait vraiment plaisir. Les nouvelles têtes, ça me redonne confiance en l'avenir. La pluralité des mouvements qui se greffent aux syndicats est encourageant et montre aussi qu'il n'y pas que l'unique combat contre la « réforme » des retraites. » Lors de la manifestation au Havre, plusieurs collectifs féministes, écologistes et LGBT se sont joints au cortège, montrant une nouvelle unité dans la lutte sociale.
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