Audio - Bernard Thibault réagit au grand oral de Muriel Pénicaud devant l'OIT
Écouter la réaction de Bernard Thibault
L'annonce de la candidature de Muriel Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du Travail à Genève inquiète nombre d'universitaires, et représentants syndicaux, qui ont à l'occasion d'une tribune publiée par le Monde le 10 décembre 2021, exprimé leurs plus vives réserves quant au profil de l'ancienne ministre du travail. Comme le rappelle la CGT dans un communiqué, « Muriel Pénicaud assume pleinement des ordonnances qui ont affaibli les garanties collectives ainsi que le droit à la représentation des travailleurs, tout en en révisant en profondeur le Code du travail ». Cerise sur le gâteau, le récent rapport d'évaluation sur ces ordonnances « Macron-Pénicaud », rendu 4 ans après leur mise en œuvre, conclut à un dialogue social dégradé dans les entreprises. Au menu du bilan de Muriel Pénicaud figure aussi la fusion des Institutions représentatives du personnel avec la création des CSE diminuant de fait, drastiquement les moyens d'interventions des syndicats, l'instauration des « accords de compétitivité » ou « accords de performance », véritables armes de chantage au maintien de l'emploi, ou encore l'instauration d'un « barème » fixant le niveau d'indemnisation pour les travailleurs abusivement licenciés ; un durcissement brutal des conditions d'accès à l'indemnisation du chômage ou encore une mise au pas des inspecteurs du travail. Au total, les mesures contenues dans ces ordonnances ou les actes de Muriel Pénicaud portent ainsi atteinte à six conventions de l'OIT.