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Industrie aéronautique

[Audio] La CGT Occitanie défend neuf propositions pour la filière aéronautique

26 juin 2020 | Mise à jour le 26 juin 2020
Par | Photo(s) : Lionel BONAVENTURE / AFP
[Audio] La CGT Occitanie défend neuf propositions pour la filière aéronautique

Manifestation des salariés de Derichebourg aeronautics le 12 juin, à Blagnac, contre l'accord de performance collective que veut imposer la direction.

Le plan de soutien gouvernemental, doté de 15 milliards d'euros, n'est qu'un blanc-seing donné aux grands groupes de la filière. En Occitanie, la CGT avance neuf propositions pour préserver quelque 110 000 emplois directs, depuis les petits sous-traitants jusqu’aux grands constructeurs.
Entretien avec Lionel Pastre (CGT Occitanie)

Partout et le même jour. « Nos objectifs tiennent en deux mots : visibilité et rapport de force, déclare son secrétaire régional Lionel Pastre. Les treize unions départementales veulent faire entendre la colère et l'inquiétude des salariés de l'aéronautique, l'un des deux secteurs essentiels en Occitanie avec le tourisme. » La « communauté de travail » de la filière représente 110 000 emplois directs. L'aéronautique est également le premier employeur privé en Haute-Garonne, Aveyron et Ariège, dans le Lot et les Hautes-Pyrénées notamment.

Rendez-vous est pris le 9 juillet, déclarée journée d'action régionale, avec cette volonté : gagner les jours heureux contre l'« opportunisme patronal » que dénonce Michel Molesin, responsable du secteur à la fédération de la métallurgie.

La CGT demande l’organisation d’assises régionales de l’aéronautique

Le programme est détaillé à travers un « 4 pages » et décliné en neuf propositions : Sécurité sociale professionnelle, sécurisation, développement et amélioration de l'emploi, mais aussi réorganisation de la filière – coordonnée avec le secteur du transport aérien – et réorientation de l'investissement vers la recherche et développement. Le tout assorti d’exigences afin de définir un secteur stratégique nationalisé, d'établir un droit d'intervention des salariés et un contrôle sur l'usage de l'argent public.

« Notre revendication, l'organisation d'assises régionales de l'aéronautique, est relancée aussi, ajoute Lionel Pastre. Elle trouvera, cette fois sans doute, une oreille favorable. » Il convient d'ajouter une application de la loi sur le devoir de vigilance (2017) et la proposition portée par les GM&S, à l'état de projet depuis 2018, sur la coresponsabilité des donneurs d'ordres dans la situation des entreprises sous-traitantes.

Une filière concentrée sur quelques donneurs d’ordres

Cependant, une logique patronale se fait jour, qui s'annonce mortifère pour l'emploi et les droits : la concentration de la filière autour des principaux donneurs d'ordres, la financiarisation et les plans de restructurations s'accélèrent. Les annonces s'enchaînent : Derichebourg aeronautics, Blanc Aéro Industries, Expleo Group, Aubert & Duval ou Daher, en attendant Air France et Airbus en juillet.

« Le chômage partiel est prolongé, des cessions sont en cours, des emplois sont réinternalisés, des accords de performance collective (APC) sont négociés… Au prétexte que la filière ne sait pas où elle va, précise Xavier Petrachi, animateur régional CGT Métallurgie et délégué syndical Airbus. Alors que les carnets de commandes représentent huit années d'activité sur le base de 900 avions livrés par an et que les annulations restent minimes. »

La promesse d'un jour d’après qui chante s'efface, sauf à résister : « L'après, pour les salariés de l'aéronautique en Occitanie, c'est l'accélération de l'avant, confirme Frédéric Birobent, secrétaire régional en charge l'industrie. Voilà pourquoi nous leur faisons cette adresse : quel que soit leur rang dans la filière, ils ne doivent pas céder à la pression de l'urgence organisée par le patronat. »