Camaïeu : le tribunal de commerce valide une reprise avec 2600 emplois sur 3100
Outre les emplois 2600 préservés, le projet de la FIB préserve la logistique actuelle avec le prestataire Dispéo et conserve le siège de l’entreprise à Roubaix (Nord) ainsi que le bâtiment logistique pendant cinq ans. Reste que plus de 460 personnes vont perdre leur emplois. Soit dans le cadre de départs volontaires, soit licenciées pour motif économique dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) d’un budget de 5 millions d’euros.
Le tribunal a donc écarté la deuxième offre, portée notamment par l’actuel PDG de l’entreprise, Joannes Soënen, et trois fonds déjà actionnaires (GoldenTree, CVC et Farallon).
« On ne pouvait pas faire confiance à des gens (la direction actuelle) qui ont fait quelque chose d’immoral » , a réagi Omar Rahni représentant CGT au CSE. «Comment soutenir une équipe dirigeante qui coule la boîte, la met en redressement, bénéficie des aides de l'État, voit l'ardoise effacée et en profite pour fermer des magasins et licencier?» souligne-t-il.
Covid-19 : le prétexte à tous les coups bas
Le tribunal de commerce de Lille était attendu sur cette affaire parce que si s’il avait le choix du deuxième projet, il aurait constitué une première dans la mise en œuvre de l’ordonnance du 20 mai 2020 relative aux difficultés des entreprises dues à l'épidémie du coronavirus. Cette ordonnance qui assouplit les règles afin qu'un dirigeant puisse déposer une offre de reprise de sa propre entreprise ne s'applique pas pour Camaïeu dont les difficultés ne sont pas liées au Covid mais antérieures. Dans cette affaire l'entreprise « avait commencé à mettre en œuvre son plan de transformation et un accord de financement était sur le point d'être conclu avec les actionnaires et les banques» , a plaidé l’avocat de la FIB .
Les syndicats réclament des enquêtes
Certes la crise sanitaire a entrainé la fermeture de plus de 800 magasins dans le monde et provoqué un manque à gagner de 162 millions d'euros, mais l'intersyndicale et des syndicats des filiales belge et luxembourgeoise réclament eux des enquêtes, disant avoir la« profonde conviction » que « dès le mois de mars, tout était organisé ».