La mobilisation paie à l’Ehpad de Cachan
Une belle victoire. C’est ce qu’ont obtenu les salariés de l’Ehpad Saint-Joseph de Cachan qui, après une semaine d’occupation de leurs locaux, ont finalement fait plier... Lire la suite
Manque de moyens pour effectuer leurs missions, dégradation inquiétante de leurs conditions de travail, privatisation de pans entiers de services et de missions publics, rémunérations à la peine, non-reconnaissance des rôles cruciaux pour le bon fonctionnement de la société, notamment durant la crise sanitaire… : le secteur du médicosocial implose. Aussi l'ensemble des syndicats du secteur appellent-ils, ce jeudi 3 décembre, à la grève et à la mobilisation de tous les effectifs, qu'ils relèvent du champ public ou du privé.
Cette journée d'action et de grève vise à donner de la visibilité à un secteur professionnel très hétérogène et morcelé, qui regroupe la prise en charge des handicapés, la pédopsychiatrie, les soignants en Ehpad, les éducateurs spécialisés, les assistants sociaux, les assistants d'écoles maternelles et auxiliaire de puériculture, les agents des CPAM, les conseillers en économie familiale (notamment pour l'accompagnement des surendettés)…
« Nous subissons un envahissement de logiciels qui nous obligent à renseigner en permanence nos actes dans une base de données. Nous ignorons l'usage qui en est fait, mais il a des impacts nocifs sur l'exercice de nos missions et sur la qualité de notre travail » explique Simon Le Cœur du syndicat CGT Action Sociale de la ville de Paris. En outre, précise-t-il, « Nous craignons l'avènement d'une sorte de T2A (tarification à l'acte) appliquée au secteur du médicosocial, qui entraînerait une marchandisation de nos missions d'intérêt public et aggraverait une perte de sens du travail ».
Des griefs similaires s'expriment pareillement dans le secteur de la petite enfance. Déjà en grève le 19 novembre à l'appel de leurs trois principaux syndicats (CGT-Supap-FSU- et UCP) les personnels des crèches de la ville de Paris seront eux aussi à nouveau mobilisés ce 3 décembre. Ils dénoncent un protocole sanitaire inapplicable et portent des revendications spécifiques : « Nous passons désormais notre temps à nettoyer les jouets, les mains des enfants et le mobilier plutôt qu'à faire notre métier », explique Christine Derval, secrétaire générale du syndicat CGT de la petite enfance de Paris.
Comme leurs collègues du médicosocial, les auxiliaires puéricultrices revendiquent donc une nette amélioration de leurs conditions de travail. Notamment par l'embauche d'effectifs, les carences en la matière étant considérablement aggravées par la crise sanitaire.
« Le nombre de collègues contaminés est tel que nous ne pouvons plus assurer les roulements horaires, ce qui contraint de nombreuses crèches à fermer tout ou partie de leurs services d'accueil », ajoute Christine Derval en faisant valoir l'épuisement généralisé des personnels et l'insupportable manque de reconnaissance de leur travail dans des conditions si éreintantes.
Elles revendiquent aussi des revalorisations de salaire et le versement intégral de la prime spéciale que des maires d'arrondissements parisiens rechignent toujours à accorder aux « premières lignes » de la crise Covid.