16 septembre 2025 | Mise à jour le 16 septembre 2025
La « flottille pour la liberté » (Global Sumud Flottilla), le mouvement international humanitaire non violent de soutien aux Palestiniens, a pris la mer le jeudi 11 septembre 2025. Son but est de créer un corridor humanitaire pour aider les populations de Gaza. A son bord, Cédric Caubère, militant CGT et secrétaire général de l’UD de Haute-Garonne. Il nous livre son journal de bord.
Wahoo, le Samedi 13 septembre 25
Alors que la Flottille pour Gaza navigue dans les eaux territoriales italiennes, j’en profite pour discuter avec les passagers et l’équipage du Wahoo de leur engagement et du sens de leur présence dans notre périple. Notre équipage est à l’image de l’ensemble de la Flottille. Il est composé de quatre femmes et six hommes en provenance des cinq continents qui ont tout quitté depuis au moins trois semaines pour ouvrir un couloir humanitaire pour Gaza.
A bord de notre navire, deux syndicalistes : Hamish, le capitaine, et moi. Nous avons tous deux hissé fièrement les couleurs de nos syndicats sur le bateau. La Maritime Union of Australia pour lui, la Confédération Générale du Travail pour moi.
A la CGT, nous avons l’habitude de dire, depuis 1895, que qui touche à l’une ou l’un d’entre-nous, touche à la classe ouvrière dans son ensemble. La devise de la MUA, depuis 1872, est « An injury to one is an injury to all. » Nos deux organisations ont été fondées à la même époque, à des milliers de kilomètres de distance mais suivant une même idée : des syndicats de travailleur.e.s, pour les travailleur.e.s par les travailleur.e.s eux-mêmes et dans une conception de classe, de masse et révolutionnaire. Ce n’est donc pas un hasard si nous nous retrouvons tous les deux aujourd’hui sur le même bateau.
Pour beaucoup de monde, y compris parmi les militants les plus engagés pour l’autodétermination du peuple palestinien, il n’y a rien d’évident à ce qu’un syndicat s’engage contre le génocide en cours à Gaza pour la levée du blocus et pour l’ouverture d’un couloir humanitaire, au point d’envoyer un représentant dans la Flottille pour Gaza.
Un plaidoyer pour l’humanité
C’est qu’ils ne prennent pas en considération un élément fondamental : c’est le même système qui exploite et opprime les travailleuses et les travailleurs en France, en Australie et dans le monde entier qui produit les guerres et les génocides. Même si l’intensité est incomparable, c’est exactement la même logique qui tente d’appauvrir encore plus les salariés actifs, retraités, privés d'emploi et la jeunesse en leur volant 44 milliards d’euros que celle qui tente de rayer les palestiniennes et les palestiniens de la carte du monde.
Ce système a un nom : le capitalisme. On le combat d’abord et avant tout en étant fort là où il plonge les racines de l’exploitation c’est à dire sur les lieux de travail où nous produisons les richesses qu’il nous vole. Mais en ce XXI ème siècle, plus mondialisé que jamais, nous devons avoir conscience que pour le combattre efficacement, notre classe doit s’organiser de manière internationale pour pouvoir le mettre en échec dans tous les domaines et partout où il provoque des dégats irrémédiables qui frappent de plein fouet les travailleuses et les travailleurs.
C’est pourquoi, il est plus actuel que jamais que nos syndicats se rassemblent au delà des seules frontières nationales pour organiser les mobilisations qui imposeront la Paix, le respect de la planète, des êtres humains et de la nature qui l’habitent.
La condition sine qua non pour que nos grèves sur les lieux de travail soient gagnantes, c’est d’agir en même temps en dehors de nos entreprises pour changer nos conditions de vie. La condition sine qua non pour gagner une vie meilleure, c’est d’arriver à décider nous mêmes dans nos entreprises de ce qu’on doit produire et comment le produire.
Tenir les deux bouts, c’est ce qu’on appelle « la double besogne». C’est ce qui fait de la CGT le syndicat le plus en phase avec les aspirations du monde du travail en général et de la jeunesse en particulier. Nous avons encore pu constater ce dix septembre à quel point les jeunes nous rejoignent en masse dans les grèves et les manifestations.
En tendant la main aux travailleuses et aux travailleurs de Gaza et en empêchant le gouvernement israélien de les anéantir sous les bombes et la famine organisée, nous ne faisons pas seulement un acte de solidarité. Nous nous battons aussi pour nous même parce que nous savons que si le gouvernement israélien réussissait à anéantir le peuple palestinien, nos vies deviendraient encore plus difficiles.
Vive la solidarité internationale des travailleuses et des travailleurs !
Pour suivre le périple de Cédric Caubère et du Wahoo en temps réel, vous pouvez cliquez sur le ce lien.
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