Le Festi’Red, le rendez-vous festif des jeunes CGT
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nvo : Comment sont nées les Nuits de Champagne à la fin des années 1980 à Troyes ?
Pierre-Marie Boccard D'une double passion : ma passion, enfant, pour la chanson, de Sacha Distel à Gilbert Bécaud, et celle pour la chorale À cœur joie de ma région natale. Avec elle, je vais aux Choralies de Vaison-la-Romaine (84) réunissant quelque 5 000 choristes et là, ce fut un choc polyphonique ! J'y rencontre un trio fou de Québécois qui intègre la chanson dans leur chorale. Puis, en 1979, je suis invité au Québec et là, je tombe par terre : une semaine dans un chœur de 500 personnes dont 20 Français, à chanter Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Charlebois et, le soir, à arpenter les bars à chansons du vieux Québec ! Je reviens à Troyes avec l'idée d'intégrer les chansons de notre répertoire dans nos chorales. Et l'aventure commence ainsi.
Pourquoi, ce répertoire n'existait pas dans les chorales en France ?
Pas vraiment, on y chantait surtout du classique et du folklore. Pour ce qui est des chansons francophones, on les massacrait la plupart du temps… La chanson devait s'adapter à la chorale et du coup, la plupart des chanteurs fuyaient les chorales.
Les Nuits de Champagne vont donc s'évertuer à changer cette approche, en invitant les choristes à rencontrer un auteur, compositeur, interprète et vice versa. J'imagine que cela n'a pas été simple au départ…
Non, il a fallu du temps pour que cette rencontre se fasse véritablement, pour que le chœur ne soit plus un simple accessoire de l'artiste, comme ce fut le cas les premières années avec Serge Lama ou Michel Fugain. Soyons honnêtes, certains ont essuyé les plâtres au départ, comme Maxime Le Forestier en 1993. Mais bon, on y croyait et même Étienne Roda-Gil, qui me confia un soir : « Les plus grands artistes vont vouloir venir. » C'est un peu l'âme de l'histoire…
Bon, mais il a fallu réinventer l'écriture, l'apprentissage, la dynamique comme l'interprétation du chœur, afin que ce dernier devienne lui-même artiste. La chorale doit s'imprégner de la chanson individuellement et collectivement. Nous y sommes peu à peu arrivés. Cela a donné lieu à des rencontres bouleversantes et très exigeantes comme avec Claude Nougaro, en 1998, avec Charles Aznavour, en 2001 – durant toute une semaine, il est resté et a parlé de ses chansons avec les choristes – ou avec Renaud, en 2003. Puis, il y eut encore Louis Chedid, Bernard Lavilliers ou le groupe Tryo l'an dernier.
Alors, cette année, vous innovez en convoquant le répertoire d'un artiste disparu, Jacques Brel, et en invitant trois artistes relais : Clarika, Pierre Lapointe et Yves Jamait. Pourquoi ?
Nous avions tous très envie de travailler des répertoires du patrimoine de la chanson francophone et en même temps de faire appel à des artistes contemporains. Clarika était très partante pour ce partage – elle nous a d'ailleurs scotchés en interprétant « Vesoul », Yves Jamait aussi – il a chanté dans les bars de Dijon pendant 20 ans, donc les rencontres, ça le connaît. Quant à Pierre Lapointe, il a rendu un hommage à Brel au Canada, il y a peu.
Et les autres artistes programmés – Lavilliers, Barbara Hendricks, Renan Luce ou Oldelaf… –, ils vont eux aussi interpréter une chanson de Brel ?
On leur a suggéré, ça va être la surprise. Quoi qu'il en soit, avec les 1 550 choristes – 700 collégiens du Chœur de l'Aube pour l'ouverture le 19 octobre et 850 adultes du Grand Choral pour la clôture, les 24 et 25 –, deux créations polyphoniques vont fêter Jacques Brel, à travers une vingtaine de chansons, sélectionnées par l'équipe et travaillées durant quatre mois.
Et comme tout bon festival, vous intégrez des rendez-vous pour faire connaître des jeunes artistes locaux ?
Oui, il y a douze ans, une équipe est venue me trouver pour que le festival accueille des artistes de pop rock ou de musiques actuelles de la région. Même si je suis persuadé qu'un artiste est d'abord un SDF, un artiste sans frontières, il faut aussi ouvrir des espaces pour ceux d'ici. Donc, oui, tous les soirs à 23 heures, des « afters » sont organisés et des scènes gratuites sont installées dans les bars de Troyes. Les Nuits de Champagne sont aussi l'affaire des gens d'ici, bien évidemment. Sur les 850 choristes adultes, 300 sont de la région. Et puis, depuis vingt ans, Troyes est devenue une ville très dynamique culturellement, avec le Théâtre de la Madeleine et le Salon du livre pour la jeunesse. Sans compter notre musée d'art moderne qui recèle de très beaux Derain ou la nouvelle médiathèque régionale qui accueille dorénavant notre formidable fonds de livres anciens.
Les 27e Nuits de Champagne,
du dimanche 19 au samedi 25 octobre, à Troyes.
Informations et réservations sur : www.nuitsdechampagne.com
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