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1 500 €Montant de la prime versée aux non-grévistes par la SNCF

31 janvier 2020 | Mise à jour le 31 janvier 2020
Par et
La SNCF a décidé de verser des primes à ses agents non-grévistes pour les remercier de leur « professionnalisme », « implication » et « grande disponibilité » pendant la grève contre la réforme des retraites débutée le 5 décembre. La CGT envisage de saisir la justice.

C’est par un tweet que Béranger Cernon, secrétaire général des cheminots CGT de la Gare de Lyon, a dénoncé l’attribution par la SNCF de primes aux agents non-grévistes. Il y reproduit un extrait d’un courrier où un salarié se voit décerner « une gratification exceptionnelle de 500 euros » sur sa « paie de janvier » afin de le « remercier pour (son) professionnalisme, (son) implication et (sa) grande disponibilité dans le cadre du mouvement de grève ayant débuté le 5 décembre ».

Une pratique pas nouvelle mais scandaleuse pour Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots pour qui « le patronat met les moyens des entreprises au service de la politique du gouvernement. » Il a indiqué envisager de saisir la justice en s’appuyant sur le code du travail et « la jurisprudence de la Cour de cassation » qui interdisent de discriminer les salariés grévistes. Sud-Rail pourrait également porter l’affaire en justice.

La SNCF de son côté « assume l’attribution par des managers locaux de primes exceptionnelles à certains agents qui se sont mobilisés de façon exceptionnelle et sur une période particulièrement longue pour assurer la continuité du service public pendant la grève. »

Le salarié cité par Béranger Cernon a quant à lui décidé de reverser sa prime à une caisse de grève pour « soutenir financièrement » les grévistes, faute d’avoir pu lui-même faire grève.

Des primes potentiellement illégales

Selon Éric Rocheblave, avocat consulté par l’AFP, « la Cour de cassation a déjà jugé qu’“est discriminatoire l’attribution par l'employeur d’une prime aux salariés selon qu’ils ont participé ou non à un mouvement de grève” ». Selon la Cour, « pour attribuer une prime aux seuls salariés non-grévistes, l'employeur doit caractériser un surcroît de travail » pour ces salariés, selon ce spécialiste du droit du travail.