« 1 € pour 20 pages étudiées, versés en euros pour les autoentrepreneurs ou en bons d'achat de la boutique de votre choix ». Voilà l’une des phrases chocs de la petite annonce postée. Une présentation lapidaire et superbement avantageuse au plus grand mépris du droit et notamment de la convention nationale applicable à la profession de correcteur.
Interpelé via Twitter par le syndicat, le site a répondu un lapidaire : « Au sujet de la convention. Nous avons réalisé les conditions de travail de nos Brigadiers sur conseil de notre avocat ». La somme, dérisoire, ne semblait pas inquiéter les diffuseurs de l'annonce. Avec ce tarif, impossible de tenir compte des cotisations diverses, des congés…
⛔️ Nous tenons l'arnaque patronale du mois, avec @plumavitae, qui souhaite recruter un #correcteur à domicile. Rémunération ? Tenez-vous bien : « 1 € pour 20 pages étudiées, versés en euros pour les autoentrepreneurs ou en bons d'achat de la boutique de votre choix. »
— Les correcteurs CGT ✊ (@CorrecteursCGT) August 7, 2019
Le secrétaire de la section des correcteurs au syndicat du livre CGT, Guillaume Goutte, a précisé à ActuaLitté, qui a sorti l’information, qu’il saisirait l'inspection du Travail et également l’Urssaf : « puisque cette pratique s'apparente à du travail dissimulé et du salariat déguisé ». Mais aussi la Ville de Paris qui avait décerné le prix Créart'up à l’entreprise…
Une nouvelle démonstration que les volontés d’ubérisation renvoient vers les marges de la légalité, voire la plus franche illégalité, les services de mise en contact qui basent leur modèle commercial sur une dégradation des conditions de travail et de paie de la main d'œuvre. Pour Guillaume Goutte, « les correcteurs sont un peu les livreurs Deliveroo de l'édition… »