Les rencontres organisées le 2 avril à Paris par Pôle Emploi ont donné lieu à une succession de chiffres intéressants mettant notamment en lien l’importance du territoire dans « l'employabilité » des actifs. Ainsi, entre les bassins d'emplois d’Houdan (Yvelines) et ceux d’Adge-Pézenas (Hérault), le taux de chômage est respectivement de 4,8 % (le plus faible de France) à 17,9 (le plus haut, si on excepte la situation dramatique des DOM-TOM où on flirte souvent avec les 30 % de chômage). Et encore l’étude porte sur les bassins d'emplois. Cela signifie qu’au sein de chacun d’eux, des villes peuvent atteindre des taux bien plus important.
Contrairement à ce que prétendait avec désinvolture Emmanuel Macron, il ne suffit pas « de traverser la rue pour trouver un job« . Encore faudrait-il être dans la bonne rue, au bon endroit. L’inégalité territoriale est une donnée essentielle et qui, du fait de la métropolisation ne fait que s’accentuer. « Dans plus de la moitié des régions, les gens disent qu’il est de plus en plus difficile de travailler » , explique Bernard Sananès, président d’un cabinet d’étude et de conseil cité par Le Monde.
Au delà du constat, ces rencontres ont aussi ébauché des solutions qui vont elles aussi à l’encontre du « bon sens présidentiel » et des politiques successives prônant la mobilité. « Plutôt que d’inciter à la mobilité, pourquoi ne pas alors réfléchir à créer davantage d'emplois sur les territoires qui en ont besoin » , note Le Monde dans son édition du 3 avril. Une vraie transition écologique de l’économie, des emplois qualifiés et correctement rémunérés ainsi que des formations adéquates seraient déjà des débuts de réponses. Des réponses collectives et politiques au fléau du chômage quand la plupart des gouvernements, et celui d'Édouard Philippe en particulier, fait porter la responsabilité de leur situation aux chômeurs.