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JOURNALISME

Chômage partiel : Borne interpellée sur le sort des journalistes pigistes

19 janvier 2021 | Mise à jour le 20 janvier 2021
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De nombreux pigistes ne « reçoivent ni salaire ni indemnisation au titre de l'activité partielle » liée à la crise du Covid-19, s'alarment des syndicats de journalistes, dénonçant mardi dans une lettre ouverte à la ministre du Travail Élisabeth Borne « l'impunité » dont profitent, selon eux, certains patrons de presse.

« Les journalistes rémunérés à la pige sont une des rares professions à n'avoir pas systématiquement bénéficié du chômage partiel », expliquent les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO, qui réclament à la ministre une « entrevue dans les plus brefs délais ». « Depuis mars 2020, tous les salariés de France peuvent être placés en activité partielle. Les pigistes, eux, ont dû attendre le décret du 16 avril 2020 pour y avoir accès », rappellent les signataires de la lettre.

« Depuis, les textes sont là et, pourtant, de nombreux employeurs font comme s'ils n'existaient pas », déplorent-ils. « Beaucoup » de pigistes ont vu « leurs revenus baisser de 50 à 80 % et même parfois disparaître. Certains n'ont aucun revenu depuis avril 2020 », ajoutent les syndicats, assurant recevoir « par centaines des appels » de pigistes sans salaire ni « indemnisation au titre de l'activité partielle ».

« Les patrons ont oublié le Code du travail, qui impose un maintien des revenus pour tous les salariés en CDI, y compris les journalistes rémunérés à la pige », estiment les syndicats, dénonçant un « désastre social ».

« Face à ce cynisme, aucune réaction, ni des Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), qui suivent votre politique, ni de votre ministère », lancent-ils à Mme Borne, fustigeant « cette impunité patronale ». « Nous refusons que le fonds de lutte contre la précarité des journalistes pigistes, photographes et dessinateurs, mis en place par le ministère de la Culture, exonère les patrons fraudeurs de leurs obligations d'employeurs », préviennent les syndicats.

Ils réclament ainsi que « les médias qui ne respectent pas leurs obligations soient écartés des aides à la presse et sanctionnés ».