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CHÔMAGE

Chômeurs et précaires, pas invisibles

7 décembre 2014 | Mise à jour le 18 avril 2017
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Chômeurs et précaires, pas invisibles

Pour la douzième fois les privés d'emploi, les intérimaires et les travailleurs précaires manifestaient.

Ils s'étaient donné rendez-vous samedi 6 décembre place Stalingrad à Paris, à l'appel de plusieurs organisations : AC ! (Agir ensemble contre le chômage), l'APEIS (Association pour l’Emploi, l'Information et la Solidarité des victimes du chômage, la CGT CHOMEURS et le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires).

Heureuse initiative même s'il est toujours aussi difficile de rassembler des privés d'emploi, le plus souvent privés de ressources suffisantes pour se déplacer et surtout isolés. Le risque existe qu'au-delà des chiffres du chômage, les sans-emploi deviennent eux aussi invisibles. La manifestation de samedi n'a d'ailleurs pas eu les honneurs des journaux télévisés.

L'INSOUTENABLE STIGMATISATION

Nous avons parcouru le défilé en captant les témoignages de celles et ceux qui ont subi la perte de leur emploi, qui vivent le chômage sans beaucoup d'espoir d'en retrouver, le chemin de croix de la recherche d'emploi, la galère des petits boulots et de l'intérim. Et qui en plus sont stigmatisés par les plus hauts représentants de l'Etat, qui devraient à tout le moins les protéger, et les représentants du patronat qui, non sans un certain cynisme, trouvent qu'ils coûtent encore trop cher…

Chômeurs et précaires, pas invisibles

Incapables de conduire une politique qui crée des emplois, ils s'en prennent aux chômeurs, qui seraient responsables de leur état ! La preuve est faite pourtant que les cadeaux accordés au patronat, 220 milliards par an, ne produisent aucun résultat tangible en termes d'emplois. Il faudrait attendre 2017 pour que le fameux Pacte de responsabilité produise de premiers effets. Mais comment croire le Medef et le gouvernement quand on sait que les fermetures d'entreprises et les délocalisations aliènent durablement notre potentiel d'activité.

Cela demeurerait incompréhensible si on oubliait que le chômage a certaines vertus pour le patronat, celle en particulier de peser sur les salaires et les revendications des salariés en activité, celle aussi de laisser à la charge des salariés eux-mêmes une part essentielle de l'indemnisation du chômage.

C'EST LE TRAVAIL QUI CRÉE DES EMPLOIS

Il serait temps que ce gouvernement qui doit tout aux salariés fasse sienne l'idée que ce n'est pas le capital financiarisé qui crée des emplois mais le travail et l'activité des salariés. D'autant que les salariés, eux, ne demandent pas de cadeaux, mais simplement la juste rémunération de leur travail et une juste indemnisation de la privation d'emploi qu'ils subissent et pour laquelle ils ont cotisé.

Ce n’est pas le « coût du travail » qui pénalise notre économie, car comme le précise Sophie Binet, secrétaire de la CGT, « C’est la financiarisation qui est la cause de la crise et le problème c’est qu’en 2008, les leçons n’ont pas été tirées. Les responsables de la crise de 2008 essayent aujourd’hui de nous faire croire que pour en sortir, il faudrait appliquer une politique d’austérité. Austérité qui détériore notre économie. Il faut rompre avec les logiques d’austérité, et investir. Investir dans les infrastructures, investir dans les services publics, avoir des grands projets qui nous permettent de préparer l’avenir et qui nous permettent de relancer l’activité. Dans ce cadre la question des salaires est majeure. Pour la première fois, en France, la consommation baisse, parce que les salaires stagnent. »

La justice sociale n'est pas un vain mot, ni une revendication du passé, comme on aimerait nous le faire admettre, elle n'a jamais été aussi moderne. Elle est la clé du redressement du pays de son désendettement, de la relance économique.

CE QUE DEMANDE LE COMITÉ CGT DES PRIVÉS D’EMPLOI :

  • un emploi stable, choisi et correctement rémunéré
  • un véritable service public de l'emploi
  • le financement de formations qualifiantes
  • le Smic à 1700 euros
  • l'indemnisation à 80% de l'ancien salaire, ou , à défaut de 80% du Smic tel que le revendique la CGT à 1700 euros.

Le secrétaire général du comité CGT des privés d'emploi et précaires a adressé dans ce sens une lettre au ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue social, en septembre dernier.