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PRISONS

Les conseillers probation lâchés par le gouvernement

5 février 2018 | Mise à jour le 5 février 2018
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Les conseillers probation lâchés par le gouvernement

Manifestation de la CGT SPIP à Paris le 1er février 2018.

Plusieurs centaines d’agents des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont manifesté jeudi à Paris. En jeu : la revalorisation de leur statut. Promise par le précédent gouvernement, elle a été renvoyée à 2019 par son successeur.

Le gouvernement a réussi un tour de force, réussir, en plein cœur du mouvement social le plus long qu'aient connu les prisons françaises depuis de nombreuses années, à mépriser un autre secteur de la pénitentiaire. Plusieurs centaines d'entre eux se sont retrouvés dans la rue hier jeudi à l'appel de la CGT Spip (syndicat majoritaire), un chiffre important au vu des effectifs de la profession, près de 4 000 agents.En jeu : la revalorisation de la profession, promise par le gouvernement précédent et que retarde largement l'actuel.

En fait, les conseillers de probation et d'insertion étaient mobilisés depuis de nombreux mois et devaient être reçus au ministère au sujet de la reconnaissance de leur qualification et des missions qu'ils exercent auprès de quelque 250.000 personnes suivies en détention ou en milieu ouvert, et donc de la revalorisation de leur statut .

Comme nous le rappelions dans l'article de la NVO du 24 janvier dernier, il s'agit pour l'intersyndicale (avec la CFDT Interco et l’UNSA-UFAP Justice) de « faire respecter la promesses de l'État » et passer en catégorie A de la fonction publique, « une revalorisation catégorielle qui a été demandée et obtenue de haute lutte » rappelle Sarah Silva-Descas, déléguée nationale de la CGT Spip. Avec l'annulation à la dernière minute de leur rendez-vous tandis que le malaise dans les prisons éclatait, le mépris affiché par l'exécutif devenait flagrant en renvoyant la question à 2019.

Défilant de la Madeleine à l’Assemblée nationale, les conseillers ont rappelé que, malgré l'attention portée sur les prisons récemment, l'insertion-probation, pourtant jugée comme « essentielle » par la ministre de Justice elle-même lors d'une audition jeudi au Sénat, reste le parent pauvre de la politique pénitentiaire.

Elle expliquait surtout que le protocole revendiqué par les manifestants avait été décalé d'un an « comme pour toute la fonction publique ». Un nouveau délai pour ces agents qui sont mobilisés depuis 2015, sous diverses formes. Le syndicat annonçait vendredi 2 février, dans son communiqué, qu’un entretien avec le mercredi 7 février aurait lieu avec les conseillers justice du Premier ministre et du Président de la République, à l’Élysée.