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CONDITIONS DE TRAVAIL

Contre les conditions de travail à hauts risques, les Geodis Carlberson mobilisés

22 juin 2018 | Mise à jour le 22 juin 2018
Par | Photo(s) : DR
Contre les conditions de travail à hauts risques, les Geodis Carlberson mobilisés

Nouvelle manifestation syndicale, mardi 19 juin, chez Geodis-Carlberson de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Les salariés et leurs syndicats continuent de dénoncer des conditions de travail à haut risque, des salaires de misère et le mépris de la direction qui rejette tout dialogue social.

Depuis plus de six mois, les salariés de Géodis se mobilisent sous toutes les formes possibles : débrayages ou grève totale, blocage de site, rassemblements… Ils dénoncent des conditions de travail potentiellement mortifères avec des accidents du travail à répétition (membres arrachés ou broyés, TMS à séquelles lourdes…) un excès de recours à des travailleurs intérimaires (130 sur 189 salariés) sans formation ni protection et des salaires minables (autour du SMIC pour des roulements en 3×8). Mais la direction a choisi la répression antisyndicale, acharnée, ciblant particulièrement tous ceux qui, dans cette filiale de la SNCF, osent relever la tête. Bref, un tableau digne de l'usine Citroën des années 1969/70 (décrite dans l'ouvrage L'établi de Robert Linhart).

Réintégration

Ce 19 juin, les salariés se retrouvent. Leur rassemblement devant les portes du site de Gennevilliers se veut festif. En attendant l'arrivée de nombreux soutiens des Geodis, les merguez braisent gentiment sur le barbecue de fortune, tandis que la sono balance l'hymne de lutte de HK et les Saltimbanques : « On lâche rien, on lâche rien ».

Ils célèbrent une victoire, la réintégration de l'un des leurs et maintiennent leurs revendications : salaires décents et nouvelle organisation du travail avec des moyens de protection dignes de ce nom. Tangués par les volutes épicées et les décibels enflammés, les drapeaux CGT, FO, Solidaires s'entremêlent fraternellement. « On veut fêter le retour de notre collègue et camarade, Fred (élu du CE et CHSCT), licencié de l'entreprise suite à l'action de grève d'avril ».

« On a vu un intérimaire sans aucune formation ni aucune protection, pas même le biper (PTI) qui permet de signaler un danger imminent, on l'a vu travailler sur une chaîne aérienne extrêmement dangereuse où : là, si la moindre charge tombe, c'est la mort assurée » : pour avoir consigné cette situation « grave et dangereuse » dans le registre du CHSCT, l'élu CGT Fred Herlemont a été mis à pied, puis licencié, avant d'être réintégré sur ordonnance de l'Inspection du Travail des Hauts-de-Seine, au terme d'une enquête contradictoire.

Solidarité intersyndicale

Une victoire à ne pas bouder, alors que Mouloud Sahraoui, délégué CGT, et une douzaine d'autres élus et mandatés CGT subissent des mesures disciplinaires voire des procédures de licenciement pour faits de grève ou pour avoir rempli leur mission syndicale. La veille, le 18 juin, quinze salariés en débrayage pour quelques heures ont été sanctionnés pour « abandon de poste », rien de moins. Ils ont écopé d'un avertissement et d'une retenue sur salaire. « Mais on va saisir la justice pour les rétablir dans leurs droits », a prévenu Mouloud Sarhaoui.

Face à une telle situation, au danger auquel sont soumis ces salariés et à la répression de la direction, l'unité syndicale est de mise dans plusieurs secteurs pour leur témoigner une vraie solidarité. Ainsi, nombre de salariés et militants de tous horizons sont venus les soutenir : fédération des transports CGT, cheminots CGT et Sud-Rail de Versailles, de Gennevilliers et de Chatillon-Montrouge, salariés de La Poste des Hauts-de-Seine (en grève dure depuis des mois) sous la bannière de SUD, ceux de Carrefour FO et CGT, de Monoprix, d'Air France et ADP, les UL-CGT de Roissy et du Bourget ; les « Gazélec » de la plate-forme Serval (GRDF, Engie) de Gennevilliers, les étudiants (Solidaires) de Paris 8, des retraités franciliens, l'UD CGT des Hauts-de-Seine et l'UL de Gennevilliers. Leur présence à ce rassemblement témoigne à la fois de cette solidarité et d'une volonté de résistance commune contre une société où les intérêts financiers priment sur l'humain et les droits des salariés.