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Corbyn : une élection... et quoi ?

15 septembre 2015 | Mise à jour le 2 mars 2017
Par | Photo(s) : Jeff J Mitchell/AFP – Portrait : Tomaso Panattoni
Corbyn : une élection... et quoi ?

Samedi 12 septembre, Jeremy Corbyn, le candidat à la gauche de la gauche, était élu à la tête du Labour. Entretien avec Melanie Simms, professeur des questions de travail et d'emploi à l'Université de Leicester et responsable de recherches sur les syndicats anglais et étrangers.

Quelle est votre analyse des résultats de la récente élection au Labour qui a vu triompher Jeremy Corbyn ?

L'élection concernait deux postes : celui du secrétaire général du Labour, Jeremy Corbyn, et de son secrétaire général adjoint, Tom Watson. Mais les règles du scrutin ont beaucoup changé depuis la dernière élection. Le gros changement a été la mise en place de la règle « un membre = un vote ».

Tous les votes sont désormais égaux alors que, par le passé, des organisations comme les syndicats ou les MPs (les députés), par exemple, bénéficiaient de votes collectifs qui pesaient davantage que ceux des électeurs ordinaires.

Les organisations étaient donc très inquiètes de cette individualisation des votes où un syndiqué peut voter sans nécessairement devenir un membre du parti travailliste. Ce changement du mode de scrutin a donc entraîné nombre d'incertitudes et a été observé avec une attention toute particulière.

 

Jeremy Corbyn sera donc le candidat du Labour aux prochaines élections ?

Il y a eu un tas de spéculations du type « Ira-t-il ou n'ira-t-il pas jusqu'au bout ? ». Mais, avec ce mode de scrutin plus légitime que jamais et des résultats aussi populaires, il serait très étonnant qu'il s'en détourne.

 

Qu'est-ce que leur élection suppose pour les syndicats ?

C'est une bonne nouvelle, les deux hommes sont bien plus favorables aux syndicats que n'importe lequel de leurs prédécesseurs. Tom Watson a été responsable syndical et Jeremy Corbyn, représentant syndical. C'est un changement important pour les syndicats qui pourraient bénéficier d’un autre soutien grâce à cette nouvelle configuration. Mais au-delà, de nombreuses questions restent en suspens.

 

L'opposition contre le projet de loi anti-syndical est-elle amplifiée ?

Le parti travailliste était de toute façon déjà contre ce projet de loi. Le changement de leader ne change donc rien. Mais, parce les résultats de l'élection viennent de tomber, parce que le projet de loi doit être débattu à la Chambre des communes cette semaine et que le 147e Trade Unions Congress (TUC, le congrès des syndicats) se tient également ces jours-ci, du 13 au 16 septembre, le texte polarise beaucoup l'attention. Cette concordance des temps lui donne une visibilité dont il naurait pas bénéficié autrement.

 

Cela pourrait-il augmenter la mobilisation contre ce projet de loi ?

Il a déjà une forte mobilisation contre lui. Le problème est que les conservateurs ayant la majorité absolue, il passera quand même.

 

Que signifie l'élection du candidat à la gauche de la gauche pour les partis citoyens européens comme Syriza ou Podemos ?

Je pense que les comparaisons sont exagérées car l'élection du candidat du Labour n'est qu'une petite élection avec 500 000 votants militants ; des gens, par définition, très intéressés par la politique. Alors que l'élection de Syriza était une élection générale faite par des citoyens. En revanche, ces réalités se rejoignent dans un agenda anti-austérité.