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SANTÉ

Créteil : l’AP- HP veut fermer la chirurgie cardiaque d'Henri Mondor

26 janvier 2021 | Mise à jour le 26 janvier 2021
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Annoncée par un communiqué de l'AP-HP, le fermeture du service de transplantation cardiaque à Henri-Mondor semble définitivement entérinée. Avec l'aval des autorités hospitalières et du maire de la ville. La CGT ne compte pas en rester là et en appelle aux usagers.

« Une douche froide ! » C'est ce qu'a ressenti Barbara Filhol, la secrétaire générale de l'Union syndicale départementale de la santé et de l'action sociale du Val-de-Marne, dans la banlieue parisienne, à la lecture du communiqué de presse publié par l'AP-HP (assistance Publique hôpitaux de Paris) vendredi 22 janvier dernier. Alors que la représentante de la CGT avait en effet convoqué une conférence de presse pour le lundi 25 janvier afin de faire le point sur la fermeture possible du service de chirurgie cardiaque de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, la menace est soudain devenue réalité. Le communiqué en question précisant que, si le souhait de l'Assistance publique restait de « consolider le pôle cardiologique de Mondor », celle-ci entendait néanmoins transférer son « activité de transplantation [les greffes, ndlr] à la Pitié-Salpêtrière [à Paris, ndlr] ».

Difficilement conciliable quand, comme le rappelle Barbara, « si tu enlèves un service de greffe cardiaque, tu enlèves le staff médical et le plateau technique ! ». « Ce que propose la direction, ce n'est ni plus ni moins qu'un ancien projet qui vise à regrouper sur la Pitié-Salpêtrière tous les services de pointe. Faire de la capitale une “supra structures hospitalière” et vider les hôpitaux des départements, parce qu'il n'y a que le nôtre qui est concerné. Il n'y a rien de médical là-dedans. Il s'agit de réduire les coûts et de privatiser des pans entiers de l'activité médicale avec des chefs de service qui passeront leur temps dans des colloques, que l'on ne verra jamais dans les services et qui ne feront plus aucune opération parce qu'ils n'auront pas le temps. »

Pas vraiment le monde hospitalier d'après. « Il faut responsabiliser les chefs de service et redonner du pouvoir aux personnels et aux usagers. Organiser la démocratie sanitaire avec ses acteurs pour être au plus près des besoins et au plus près de l'activité », plaide la responsable syndicale. Bien loin de la « réorganisation de l'Assistance publique » annoncée par Martin Hirsch, et les « milliards d'économie » demandés qui vont avec.

Économies dont le département risque de faire les frais. « Le Val-de-Marne est le deuxième plateau de soins de France. Il y a 6 hôpitaux de l'AP, 2 CHU, 71 Ehpad, 14 établissements médico-sociaux, 5 centres d'aides sociales à l'enfance, des Instituts médico éducatifs, des établissements de soins à domicile, des Maisons d'accueil spécialisées en veux-tu en voilà, c'est aussi simple que cela. »

Le fruit d'un « maillage territorial » social historique, le Val-de-Marne est le dernier département dont le président est communiste, qui est en train d'être « détricoté ». Avec pour le coup la bénédiction du maire de Créteil, le socialiste Laurent Cathala, qui apposait sa signature aux côtés de celle du directeur général de l'AP, Martin Hirsch, au bas du communiqué de presse de l'AP. Une « bassesse politique », selon la représentante syndicale.

Pas question pour autant de « laisser partir nos services », prévient Barbara Filhol, qui entend, dans un premier temps, préparer « massivement la journée du 4 février à Mondor ». Avec un argument de poids : « quand tu as 1 salarié sur 10 dans le département qui travaille dans l'action sociale, le médico-social ou à l'hôpital et que tu es la première organisation syndicale dans la branche, tu es écouté. » Il vaudrait mieux. Pour la santé des quelque 1,5 million de Val-de-Marnais.