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Manifestation parisienne contre la réforme des retraites, le 16 janvier 2020
Manifestation parisienne contre la réforme des retraites, le 16 janvier 2020
La journée du 16 janvier a été un nouveau point d'orgue de la mobilisation entamée le 5 décembre par l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC, Unef, MNL, UNL) contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Les organisations syndicales appellent à amplifier la mobilisation d'ici le 24 janvier prochain, le jour où le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, « afin d'obtenir le retrait de ce projet et l'ouverture de véritables négociations ».
Après quarante-trois jours de grève reconductible dans plusieurs secteurs et de mobilisation intersyndicale, la détermination de la majorité des travailleurs à rejeter le projet de réforme de retraites gouvernemental demeure intacte. La mobilisation s'est poursuivie les 14, 15 et 16 janvier et, à nouveau, des dizaines de milliers de travailleurs, de jeunes, de retraités ont manifesté dans toute la France à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC, Unef, Mnl, Unl) pour la 6e journée de mobilisation interprofessionnelle depuis le 5 décembre. À Paris, la CGT a revendiqué quelque 250 000 manifestants derrière une banderole portant le slogan unitaire « Retraites à points : tous perdants, retraite à 60 ans : tous gagnants ! ».
« Malgré les annonces du Premier ministre et après six semaines d'un mouvement social inédit, dont nous nous félicitons, la population soutient toujours majoritairement la mobilisation contre ce projet absurde et injuste (60 % de soutien, au baromètre Harris Interactive du 14 janvier) », constate l'intersyndicale.
La mobilisation s'élargit
Partout, de nouveaux secteurs professionnels entrent dans le mouvement, sous des formes diverses : grèves reconductibles de trois jours, grèves de deux heures quotidiennes dans de plus petites entreprises…
L'inventivité des salariés est au rendez-vous, certains, en hommage aux danseuses qui ont présenté le lac des Cygnes sur le parvis de l'Opéra Garnier à Paris, revêtant à leur tour des tutus, d'autres jetant leurs robes d'avocats devant leur ministre de tutelle ou leurs cartables d'enseignants dans un rectorat, ou bien encore confectionnant des bâtonnets géants destinés à un Exécutif volontairement sourd aux exigences de la majorité de la population. D'autres encore organisent de nuit des défilés aux chandelles.
Le gouvernement méprise la démocratie sociale
Méprisant les organisations syndicales ensemble majoritaires, la majorité des salariés, de l'opinion publique, et la mobilisation sociale, le gouvernement continue à se dire déterminé à faire passer sa réforme de régression sociale, niant du même coup la démocratie en général et la démocratie sociale en particulier.
En jeu pour lui : réduire la part du PIB consacré aux retraites (aujourd'hui 14 %) alors que le nombre de retraités est appelé à augmenter, passer d'un régime solidaire à un régime du « chacun pour soi », par points (donc au montant aléatoire), ouvrir le marché de la retraite aux assurances privées et contourner les organisations syndicales dont il refuse les propositions d'amélioration du système et de financement.
Dans la même veine, il a annoncé qu'il se refusait à toute augmentation du « coût du travail », donnant raison au Medef qui ne veut entendre parler ni d'augmentation de salaire réel ni d'augmentation du salaire différé c'est-à-dire de cotisations sociales.
Au-delà du soutien à la grève, développer la lutte
Si les grévistes se montrent tout aussi déterminés à faire échec à ce projet de retraite et de société, le soutien manifesté par ceux qui ne sont pas en grève ne se dément pas. Mais, de toute évidence, il n'est pas encore suffisant pour contraindre le gouvernement à retirer son projet. L'un des enjeux aujourd'hui pour l'intersyndicale est de donc de favoriser l'implication du plus grand nombre dans la lutte, en tenant compte de la diversité des situations de travail, dans une société où la précarité s'est développée.
De ce point de vue, l'interprofessionnel et les organisations territoriales ont de fait un grand jour à jouer pour débattre avec les salariés, comme ceux qui ont été ubérisés ou sont privés d'emploi, leur permettre d'inventer leurs modes de participation à la mobilisation.
Un grand rendez-vous le 24 janvier
L'intersyndicale appelle notamment à amplifier la mobilisation d'ici le 24 janvier prochain, le jour où le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres. Elle appelle notamment « à réunir des assemblées générales pour continuer et amplifier encore la mobilisation afin d'obtenir le retrait de ce projet et l'ouverture de véritables négociations sur la base de nos propositions », et à faire de ce vendredi-là une grande journée interprofessionnelle de grève et d'initiatives.
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