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Macron saisi par le doute ?

Frédéric Dayan
27 juin 2019 | Mise à jour le 2 juillet 2019
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On aimerait le croire, car ce n'est à l'évidence pas sa première qualité tant il se croit investi du devoir sacré de tout réformer. Dans cette furia réformatrice, il a maintes fois montré sa déconnexion avec le réel vécu par les Français et son mépris récurrent pour le dialogue avec les « corps intermédiaires ».

Mais si l'on en croit le Canard Enchaîné, les certitudes présidentielles quant à l'impérieuse nécessité de privatiser Aéroports de Paris seraient en train de vaciller. Emmanuel Macron envisagerait l'abandon pur et simple du projet de privatisation d'ADP face à la méfiance des Français. Le succès de la collecte des soutiens à la demande de référendum d'initiative partagée — la presse évoque plus de 400 000 électeurs qui ont rempli le formulaire sur le site du ministère de l'Intérieur — lui plomberait ainsi le moral plus sûrement que la canicule.

La posture idéologique de l'exécutif consistant à imposer cette privatisation aberrante du point de vue économique est assurément intenable. Macron qui dans le cadre de la réforme constitutionnelle voulait rendre le référendum possible dès qu'un million de soutiens sont réunis ne peut décemment pas exiger que 4,7 millions d'électeurs aient soutenu la demande de référendum sur la privatisation d'ADP. Mieux, il doit y renoncer dès maintenant !

Les actuels atermoiements élyséens contrastent avec les certitudes insolentes des débuts du mandat d'Emmanuel Macron. Tout semblait lui sourire, il paraissait avoir un boulevard devant lui pour réformer… et il ne s'en est pas privé en dépit des mobilisations sociales. Mais le conflit de trois mois contre la réforme ferroviaire puis le scandale de l'affaire Benalla, puis les gilets jaunes à quoi il faut ajouter de nombreux conflits depuis des mois semblent lui avoir un peu limé les dents.

Macron est désormais aussi confronté à une bronca des centrales syndicales vent debout contre la réforme de l'assurance chômage ou bien le recul de l'âge de la retraite. C'est peut-être là qu'il faut chercher les motivations du report à la fin de l'année de la réforme des retraites. À moins que ce ne soit encore une ruse de Sioux pour faire croire à l'opinion que l'exécutif prend tout son temps pour concerter et à la fin de l'année lancer une blitzkrieg à coup d'ordonnances et de décrets pour tailler dans le vif.