Rengaines pestilentielles
Mais, candidat ou pas, Éric Zemmour assume au moins une fonction, celle de détourner l'attention des citoyens des préoccupations économiques et sociales. Transformer la présidentielle en pestilentielle, en martelant des thèses racistes, xénophobes, misogynes, homophobes, déclinistes. Convoquer les peurs, les angoisses pour ne plus parler que d'autorité, de sécurité.
Bipolariser une offre politique déjà très mal en point pour ne laisser que la triste alternative d'avoir à choisir entre deux maux : néolibéraux propres sur eux ou extrême droite infréquentable. Mais n'en déplaise à Zemmour et à ceux qui passent leur temps à se positionner par rapport à ses thèses, les Français n'ont pas comme première préoccupation l'immigration ou l'identité nationale.
Alors que l'on focalise le débat sur ces sujets, c'est bien le pouvoir d'achat qui est en tête des priorités des Français, selon un récent baromètre OpinionWay. Cette thématique du pouvoir d'achat est même placée pour près de la moitié des personnes interrogées « parmi les enjeux qui compteront le plus ». Les thématiques économiques se placent ainsi au premier plan et, comme l'a affirmé la CGT au soir de la première grande mobilisation unitaire interprofessionnelle, le 5 octobre, « le débat national doit se porter sur ce qui préoccupe prioritairement le monde du travail : les questions sociales ! » Faute de quoi, elles risquent de revenir en boomerang…