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FONCTION PUBLIQUE

Élections dans la fonction publique : interview de Jean-Marc Canon de l'UFSE

3 décembre 2018 | Mise à jour le 29 novembre 2018
Par | Photo(s) : Anna Solé
NVO, la Nouvelle Vie ouvriere, le magazine des militants de la CGTJean-Marc Canon, secrétaire général de l'Union fédérale des syndicats de l'État CGT, met en lumière les enjeux de ces élections.
Les élections ont lieu en même temps dans les trois versants de la fonction publique. Quels en sont les enjeux ?

Du résultat de ces élections dépendra pour une part le rapport de force que nous serons capables de construire ensemble, agents et citoyens, pour défendre l'avenir de la fonction publique en France. Tous les sondages le montrent : les citoyens y sont massivement attachés. Pourtant, la réforme CAP 2022 vise à privatiser une grande partie de nos missions. Pour les agents, cela passerait par des suppressions massives d'emplois, une mobilité forcée et la précarité. L'emploi précaire, négocié sur la base du gré à gré, deviendrait la norme.

Bien sûr, les agents sont les premiers concernés. Mais le statut des fonctionnaires est aussi une garantie fondamentale pour les citoyens. Fondé sur des principes d'égalité, d'indépendance et de responsabilité, il garantit par exemple que le fonctionnaire ne risque pas son emploi s'il dénonce une illégalité constatée de l'action d'un élu.

Le niveau de participation aux élections est aussi un enjeu, qui renvoie à l'importance du fait syndical dans le pays. C'est pourquoi nous sommes attachés à ce que chacun puisse participer au scrutin dans des conditions normales.
Enfin se mesurera la représentativité des organisations syndicales. Nous sommes la première organisation dans la fonction publique (première dans l'hospitalière et la territoriale, cinquième dans la fonction publique d'État). Nous devons progresser.

Et, après l'électro­choc du résultat dans le privé, l'enjeu est de taille pour la CGT. Cela suppose de constituer des listes partout et de gagner le vote des agents, et c'est maintenant que cela se passe. Cela nécessite de mobiliser toute la CGT.

Le gouvernement menace le périmètre des instances représentatives. Qu'en est-il ?

En voulant réduire leurs attributions, en supprimer certaines et même en envisageant une instance unique, le gouvernement non seulement restreint les prérogatives des représentants des agents, mais inscrit aussi le public dans la logique des lois travail imposées dans le privé. C'est une vraie bataille.

Quelle est la spécificité de la CGT dans cette campagne ?

Nous sommes une organisation de combat et de propositions, avec un projet ambitieux pour les agents, leur emploi, leur pouvoir d'achat, la défense de leurs missions, leurs conditions de travail… Être une organisation confédérée nous rend plus forts. Et nous développons un projet de développement de la fonction publique dans l'intérêt de toute la société, loin du statu quo, pour répondre aux besoins sociaux des citoyens et renforcer la démocratie, pour développer des services nouveaux en lien avec des besoins nouveaux : écologie, vieillissement de la population, reconquête industrielle dans le respect de l'environnement, recherche, etc., sur la base de propositions chiffrées précises qui réfutent l'idée de fatalité. Les élections, de ce point de vue, seront un moment clé de cette bataille d'intérêt général.