
Un rendez-vous pour rien
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Massivement opposés au recul à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, les Français ont rejoint le mouvement social, le front uni de l'intersyndicale signant le retour des grandes démonstrations de force dans la rue, populaires, puissantes et calmes. Qui plus est, le 1er mai 2023 s'annonce déjà historique puisque, pour la première fois, il est organisé à l'appel de tous les syndicats. En trois mois, douze manifestations à ce jour et de nombreuses grèves, le locataire de l'Élysée, a été cornérisé. Certes, le Conseil constitutionnel, qui a validé l'essentiel de sa réforme des retraites, l'a délivré. Du moins, le croit-il.
Dans la foulée, d'un coup de menton et en pleine nuit, il a promulgué la loi avant de venir expliquer aux Français d'un ton professoral, le 17 avril à la télévision, qu'il est temps de tourner la page. Soit, un déni de réalité. D'ailleurs, selon lui, les manifestants sont en colère pour tout un tas de raisons, sauf les retraites. Et donc d'annoncer l'ouverture de trois chantiers d'ici au 14 juillet : une loi sur le travail (méfiance ! Il a, par exemple, parlé de revenus et pas de salaires), l'amélioration de l'ordre républicain (lutte contre la délinquance, l'immigration, la fraude fiscale et… sociale pour le grand coup de barre très à droite) et « le progrès pour mieux vivre » (éducation, santé, services publics. Rien que ça).
À donner l'impression de replonger dans une campagne électorale, un an après l'élection présidentielle. Tant pis si les Français n'y croient plus, Emmanuel Macron avancera avec qui voudra. Pour le moment, ce n'est qu'avec le Medef et il le fait savoir. Alors que l'intersyndicale a averti qu'elle ne participera à aucune réunion avec l'exécutif avant le 1er mai, le chef de l'État a rencontré, mardi 18 avril, les seules organisations patronales. Fait exceptionnel, le rendez-vous a même été filmé, mettant en scène un président de la République très prolixe sur son ambition (théorique) pour le dialogue social. Se replacer au centre est cependant une bien étrange façon d'apaiser le pays comme il prétend le faire. Il avait pourtant sûrement lu le sondage Elabe de la veille, jour de son allocution télévisuelle : pour 64% des Français, la mobilisation contre la réforme des retraites doit continuer, 45% souhaitant même un durcissement du mouvement en dépit de la promulgation de la loi.
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