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MÉDIAS

Entretien avec Edwy Plenel: "nous ne pourrions pas lancer Mediapart dans le contexte actuel"

19 octobre 2023 | Mise à jour le 19 octobre 2023
Par | Photo(s) : Raphaël Helle / Signatures
Entretien avec Edwy Plenel:

Edwy Plenel, co-fondateur et directeur du site d'information Mediapart dans les locaux de sa rédaction à Paris.

Dans son dernier essai, L'Appel à la vigilance1, le cofondateur de Mediapart plaide pour un sursaut républicain face à l'extrême droite. Cette figure du journalisme d'investigation revient aussi pour la VO sur la conception d'un métier « au service de l'intérêt public ». Alors qu'il s'apprête à passer la main, il évoque le succès de Mediapart, lancé en 2008. Un site d'information qui, à ses yeux, ne pourrait toutefois plus être créé aujourd'hui, compte tenu du climat idéologique qui règne dans l'espace médiatique et politique. Cet entretien est à retrouver dans le numéro 7 de la Vie Ouvrière.

Le 13 juillet 1993, un appel à la vigilance qui alertait sur la banalisation des idées d'extrême droite était signé dans Le Monde, quotidien pour lequel vous travailliez alors. Vous êtes, cette année, à l'origine de la réédition de cet appel. Pour quelles raisons ?

Un événement personnel, puisque l'initiateur de cet appel de 1993, Maurice Olender, est décédé à l'automne 2022. Je lui avais promis de rendre hommage à cet appel oublié, auquel il restait très attaché. L'autre élément déclencheur, ce sont mes engagements. Mon premier livre, sorti en 1984, s'appelait L'Effet Le Pen. Tout ce que j'ai fait dans ma vie s'apparente à un combat vital contre les ennemis de l'égalité. Nous sommes les héritiers, les bénéficiaires d'une proclamation fondamentale qui est que nous sommes égaux en droits et en dignité, quelles que soient notre origine, notre condition, notre apparence… C'est ce qui nous fonde, de Jean-Jacques Rousseau à la Déclaration française des droits de l'homme, jusqu'à la Déclaration universelle de 1948 des droits de l'homme. Ce qui nous a permis de conquérir des droits sociaux, des droits des femmes, des droits des discriminés et, aujourd'hui même, de réfléchir au droit du vivant. Nos ennemis de toujours, ce sont les défenseurs de l'inégalité naturelle. L'extrême droite dont parle mon livre, c'est celle-là ! Les mots Rassemblement ou Front national ne sont pas prononcés dans ce livre parce que je parle de ces gens, parfois des écrivains, des intellectuels, qui prétendent qu'il y a des civilisations, des origines, des religions, des sexes supérieurs à d'autres. Que cela reste à la marge du débat public est une chose, que cela y devienne dominant en est une autre. J'ai écrit L'Appel à la vigilance en rappelant cette alarme d'il y a trente ans pour dire que la catastrophe commence par des mots. Nous manquons de vigilance en tolérant l'expression dans l'espace public de ces idéologies de l'inégalité naturelle qui sont profondément antidémocratiques et potentiellement meurtrières, car elles peuvent amener à vouloir supprimer une part de l'humanité parce qu'on la juge inférieure.

Qu'est-ce qui a changé depuis trente ans ?

Il y a eu à la fois une dérive de ce qu'on appelait la « droite républicaine » et de la « gauche de gouvernement ». À droite, cela commence avec Nicolas Sarkozy qui, quand il devient président de la République en 2007, crée un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. L'identité est le cheval de Troie des défenseurs de l'inégalité naturelle, qui ne disent pas : « Je suis pour l'inégalité », mais « Je dois défendre mon identité parce qu'elle est supérieure. » Le poison identitaire est le biais par lequel se fait le début d'une hiérarchie des humanités. Nicolas Sarkozy a levé la barrière héritée du Conseil national de la Résistance qui, des communistes aux gaullistes, avait fondé l'idée d'une république démocratique et sociale, dont le premier principe est cette égalité des droits.

Sarkozy a introduit la question du refus de l'étranger, au cœur depuis toujours des campagnes d'extrême droite.

Le mot d'ordre « préférence nationale » est une façon de dire : « On doit se protéger. » On commence à s'habituer à l'idée qu'il y a des gens qui ont le droit d'avoir des droits, parce que le hasard de la naissance leur a fait avoir tel ou tel passeport, et d'autres non. Ce poison, introduit par Nicolas Sarkozy, l'est sur fond de déliquescence de l'héritage du Parti socialiste, puisque que le premier détenteur de ce ministère, Éric Besson, était socialiste six mois plus tôt ! Je dis souvent que, pour dévaler un escalier, il n'y a que la première marche qui coûte ! La dérive va aussi emporter le quinquennat suivant, puisque François Hollande jouera avec la déchéance de nationalité face aux terribles attaques terroristes de 2015. Tout cela est le fruit de politiques affolés qui, cyniquement, prennent ce registre pour se sauver. Nicolas Sarkozy, qui continue aujourd'hui à occuper les plateaux de télévision, est le symbole de la corruption française, condamné en première instance puis en appel, et qui donc fait feu de tout bois. Parallèlement, de grands capitalistes prennent des médias pour utiliser cet agenda d'extrême droite, afin de protéger leurs intérêts. Or, quand le peuple se divise au nom de l'identité, de l'origine, de la religion, on ne s'occupe plus des causes communes, de l'égalité, de ce qui devrait rassembler ceux qui n'ont que leur travail et leur savoir-faire comme richesse. D'ailleurs, quand il y a un mouvement aussi fort que celui des retraites, on n'entend plus parler de tout ça. La chasse au bouc émissaire est donc une diversion. C'est aussi ce que fait Vincent Bolloré, qui vient du cœur du capitalisme français, qui a accueilli Nicolas Sarkozy sur son yacht en 2007, et qui décide, un peu comme Elon Musk sur X [ex-Twitter, NDLR], de ne pas se contenter de faire des affaires, mais de diffuser ce poison. Le problème qui nous est posé, à nous, journalistes, est le surgissement de médias d'opinion de masse. Mon livre est un plaidoyer pour que nous défendions notre travail comme de la production d'information et non comme de la production d'opinion. Laisser prospérer CNews et l'achat de médias qui deviennent des médias d'opinion, c'est la possibilité d'avoir un jour Radio Mille Collines comme au Rwanda, c'est-à-dire la propagande par les mots qui habitue les gens au pire. Ceux qui ont commis le génocide au Rwanda n'étaient pas des monstres. On les a mis dans un bain idéologique qui a fait qu'ils ont oublié l'humanité des autres.

La question de l'interdiction de l'abaya à la rentrée est un bel exemple de diversion…

Cette diversion par rapport aux problèmes de cherté de la vie ou de manque de professeurs décide de nous accoutumer à la discrimination, à partir de ces cas marginaux au cœur du système scolaire. Au lieu de dire qu'il y a des questions à gérer dans les établissements scolaires, mais comme il y a toujours eu des questions de jeunesse, de tenues qui pouvaient paraître provocatrices, on prend cette décision aberrante quand on sait que nous vivons dans un pays fait de la pluralité du monde et qui, par ailleurs, s'enorgueillit d'être la seule ancienne puissance coloniale à l'être toujours, à avoir un « outre-mer ». Il suffit d'aller à Mayotte, 101e département français, pour se demander : « Mais quel est ce pays qui me parle d'abaya dans l'Hexagone, alors que 95 % de la population à Mayotte est musulmane et dans toutes les tenues possibles que peut permettre l'affirmation de cette croyance ? » L'interdiction de l'abaya est une concession à l'extrême droite qui va se traduire par d'autres concessions. Dans la foulée de cette interdiction, on est passé à l'expérimentation de l'uniforme à l'école, revendication des maires d'extrême droite de Perpignan et de Béziers. Quand on parle d'uniforme, on dit à la jeunesse : « Tu dois être enfermée dans l'uniformité, et une uniformité que dessine l'État à ta place, c'est-à-dire les intérêts dominants qui décideront que tu es comme ça. » Évidemment, ce sont les classes populaires qui sont visées dans ce cas-là.

Le monde syndical le sait. On ne construit pas du commun de manière autoritaire.

On le construit dans les luttes : quand vous faites une grève, vous ne demandez pas aux gens d'où ils viennent, s'ils vont à l'église, à la mosquée… Vous demandez : « Es-tu d'accord pour la grève ? » Et en faisant ensemble, les choses bougent. Nous n'avons aucune complaisance, à Mediapart, pour les idéologies totalitaires qui se revendiquent d'une religion, quelle qu'elle soit. Mais nous nous dressons contre une panique morale post-coloniale française, qui ne peut que tourner le dos à ce que la France est.

Vous passez la main et prendrez votre retraite en 2024. Quel bilan tirez-vous, quinze ans après le lancement de Mediapart ?

Mediapart est un succès formidable. Et nous l'avons sanctuarisé. Mais le paysage médiatique est sinistre, aujourd'hui. Nous ne pourrions pas lancer Mediapart dans le contexte actuel.

Pourquoi ?

Le paysage est beaucoup plus sombre aujourd'hui. Il y a une quinzaine d'années, la domination des oligarques, l'empuantissement idéologique, l'inaction des pouvoirs publics n'étaient pas ce que nous connaissons à présent.

Sur quels ressorts vous êtes-vous appuyé pour lancer ce média ?

Deux motivations ont présidé à la création de Mediapart : l'indépendance et le numérique. Nous avons eu cette idée d'une structure à but non lucratif, qui est sous le contrôle, de fait, des salariés et qui garantit totalement l'indépendance de Mediapart. C'était le défi le plus fou : pas de publicité, pas de subvention, pas de mécène, que du journalisme ! À l'époque, personne ne croyait à ce modèle économique qui est de dire qu'il y a une valeur de l'information. L'indépendance est fondée sur un seul ressort : seuls nos lecteurs peuvent nous acheter ! Au bout de trois ans, nous avons été rentables et Mediapart gagne de l'argent depuis 2011, chaque année. Nous avons commencé à vingt-cinq, nous sommes aujourd'hui cent trente. Deuxième défi : nous venions de la « vieille » presse papier, qui recevait de plein fouet cette révolution industrielle qu'on appelle « numérique ». Comme dans toute révolution industrielle, il y a de la destruction et de la création. La question était de savoir si la destruction allait emporter le meilleur, lequel pourrait être remplacé par le pire. Le pire étant les médias d'opinion, avec un Elon Musk qui transforme les réseaux sociaux en médias de la haine. Nous avons voulu relever le défi inverse et nous dire : « Il n'y a pas de fatalité. Cette révolution a des potentialités démocratiques, de circulation, de partage, de participation… » Nous voulions montrer qu'il est possible de faire un journalisme de qualité, au fond assez traditionnel dans les valeurs qu'il défend, et qu'on peut le faire mieux grâce au numérique.

Le fait qu'il y ait un journal comme le nôtre, totalement indépendant et rentable, donne du courage à tout le monde. Ça aide toute la profession à se battre et montre que le numérique n'est pas forcément synonyme de dégradation du débat public.

Mediapart est aujourd'hui le troisième quotidien généraliste français derrière Le Monde et Le Figaro sur le critère le plus important qui est l'abonnement numérique. Dans ce paysage pas du tout favorable, il y a une butte-témoin qui est là et qui est en cours de transmission à de nouvelles générations. Je suis le dernier des fondateurs à être encore ici et, l'an prochain, je vais prendre ma retraite. Nous, fondateurs, transmettons un journal qui porte cette idée que notre métier n'est pas un métier tout à fait comme les autres au niveau démocratique. C'est un métier qui porte une responsabilité.

Depuis sa création, Mediapart a produit plus de 6 300 enquêtes, notamment sur les violences sexistes et sexuelles, mais également sur les affaires Tapie, Cahuzac, Bettencourt, etc. Si vous deviez n'en retenir qu'une ?

Je suis fier de toutes les enquêtes, mais celle à laquelle je suis le plus attaché et qui, pour moi, est la plus énorme concerne Nicolas Sarkozy dans l'affaire libyenne 2. Sarkozy a fait une guerre privée pour essayer d'éviter que les archives libyennes ne s'ouvrent trop vite. Cela a eu d'immenses conséquences sur le plan de la déstabilisation du Sahel et des révolutions arabes. Quand il fait cette guerre, les révolutions arabes sont encore dans un cycle pacifique, et lui amène une violence qui n'avait pas lieu d'être. On est alors en 2011 et vous voyez la suite, aujourd'hui, de l'état du monde. C'est une histoire très lourde dans ses conséquences internationales. Et dont la clé est, hélas, quelque chose dont la France ne s'est pas emparée massivement, à savoir l'ampleur de la corruption. Quand l'association Anticor se voit retirer son agrément, personne ne proteste vraiment. En France, nous avons actuellement deux ministres [Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, pour « prise illégale d'intérêts », et Olivier Dussopt, ministre du Travail, pour « soupçons de favoritisme »], puis un commissaire au plan, François Bayrou [pour « complicité de détournement de fonds publics » européens], qui vont être jugés d'ici à la fin de l'année. Ils sont en poste, personne n'en est choqué ni surpris.

Pour quelles raisons ?

Il y a deux domaines dans lesquels notre monde politique n'a pas fait sa révolution. Pour rassembler en démocratie, un imaginaire doit nous élever. Et pour moi, la France est bloquée sur des questions pour lesquelles elle n'a pas pris en compte – y compris la gauche dans certaines de ses versions radicales – la question de la diversité de notre peuple. Nous sommes une Amérique de l'Europe, une France de la diversité. Or, certaines forces politiques, même à gauche, n'en sont pas là. Par ailleurs, une politique émancipatrice est une politique éthique où la fin ne saurait jamais justifier les moyens. On ne cherche pas une démocratie des purs, mais s'il y a des fautes, elles sont sanctionnées, les conséquences en sont tirées. En Italie, le parquet est indépendant du pouvoir politique et c'est pour cela que les grandes enquêtes antimafia ont pu avoir lieu. En France, le parquet rend compte en permanence au pouvoir exécutif. On a un vrai problème sur ce sujet qui démarre avec la monarchie absolue et se poursuit sous la Ve République.

À Mediapart, on vous a très rarement vu interviewer à la télévision un président de la République. Cela a été toutefois le cas avec Emmanuel Macron au début de son premier quinquennat. Ces entretiens télévisés avec le chef de l'État s'apparentent à des exercices très convenus de communication. Qu'est-ce que ça dit de la situation du journalisme en France par rapport à d'autres démocraties ?

En France, quand on parle de libéralisme, on pense au libéralisme économique, avec les ravages des logiques de marché. Mais on oublie qu'il y a un autre aspect, politique. En anglais, le mot « liberal » signifie « être de gauche ». La culture politiquement libérale suppose qu'il existe des droits individuels, une nécessité de contre-pouvoirs, de séparation des pouvoirs. Cela renvoie à la tradition d'une démocratie critique, d'une démocratie de la contestation, où nous posons les questions qui dérangent, où nous ne sommes pas les passe-plats du pouvoir. Pour moi, le journalisme français est pris au piège du « journalisme de gouvernement ». Un journalisme qui cherche sa légitimité du côté du pouvoir et pas du côté de la société. Le bonheur de Mediapart, c'est d'avoir réussi à faire vivre un journal qui trouve sa légitimité dans la société.

Mediapart a un côté Robin des bois : on va prendre des secrets indus au pouvoir et on les rend au peuple, qui est en droit de les connaître.

Dans un article du journal Society consacré à votre service enquête, l'un des journalistes de ce service déplore qu'une forme d'indifférence générale accueille de plus en plus vos révélations. C'est inquiétant !

Notre métier, c'est Cassandre et Sisyphe. Cassandre apporte les mauvaises nouvelles. Le rôle de notre journalisme d'impact, c'est cela. On pose un problème à la société, on dit qu'il se passe quelque chose, qu'il faut le regarder. Et puis il y a Sisyphe, c'est-à-dire le rocher qu'il faut toujours remonter. Parfois le rocher passe de l'autre côté. C'est le cas avec l'affaire Cahuzac, qui provoque la création du Parquet national financier et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Mediapart fait son boulot sur tout le monde, nous n'avons pas d'agenda secret. Nous avons mis en cause des puissances dominantes, qu'elles soient économiques ou politiques, et il arrive aussi que nous sortions des informations qui dérangent des partis de l'alternative, La France insoumise, le Parti communiste français, ou des syndicats, par exemple, la CGT.

Vous écrivez dans le livre Se tenir droit 3 « Faire journaliste, c'est être aussi l'objet de la violence des attaques subies ». Vous avez été agressé au printemps par la réalisatrice Maïwenn pour des révélations de votre journal sur les accusations de viols contre son ex-compagnon Luc Besson – accusations définitivement écartées par la justice française. Maïwenn a évoqué cette agression dans une émission de télévision, dans l'hilarité générale…

Dans le cas de la réception médiatique de cette histoire, ce qui est sidérant, c'est qu'une partie de la profession en blague. Parce que quelqu'un est d'un milieu artistique privilégié, on se dit : « Ah, elle a agressé le patron d'un journal, il n'y a pas mort d'homme. Lui tirer les cheveux et lui cracher au visage, c'est une bonne blague people ! » Dire cela, c'est banaliser la violence. Je n'ai aucun contentieux avec Maïwenn, je ne la connaissais pas. C'est Mediapart qui était visé. Cette absence de solidarité élémentaire est dangereuse ! Nous n'en faisons pas de publicité, mais étant donné le travail que nous menons sur l'extrême droite, il n'y a pratiquement pas un mois sans que nous recevions des menaces de mort, bien plus souvent qu'avant. Je suis très intrigué par cette diabolisation qui est acceptée. Je dis souvent, en rigolant, que c'est comme si, à Mediapart, nous étions des poupées vaudoues ! Nous sommes peut-être la mauvaise conscience d'une partie de la profession, de ces gens qui font ce journalisme un peu superficiel. Il ne faut pas avoir d'aigreur par rapport à ça, mais maintenir le cap de la solidarité, des principes, du soutien.

Que peut-on souhaiter à Mediapart pour la suite ?

La force de Mediapart, c'est d'être un collectif. On est intelligents à plusieurs, on a des talents, des personnalités diverses, mais c'est le collectif qui fait notre force et qui doit être maintenu. Mon deuxième vœu est que Mediapart reste dans l'intranquillité. Dans ce métier, le pire est de commencer à être dans le confort. Penser contre soi, se bousculer, c'est essentiel. Je pense qu'il n'y a pas de plafond de verre pour Mediapart et que le journal peut continuer à progresser. Si Mediapart ne fait pas d'erreur et continue de monter en puissance sur ce journalisme d'intérêt public et d'impact, nous pouvons un jour avoir 250 000, voire 300 000 abonnés, pour 220 000 aujourd'hui. Mediapart doit continuer d'avoir cette place un peu unique dans le paysage. Quand j'ai inventé ce mot « Mediapart », cela voulait dire « média participatif », mais il y avait aussi, comme sous-texte, l'idée d'un média à part.

  1. L'appel à la vigilance. Face àl'extrême droite, La Découverte, mars 2023, 144 p., 16 €.
  2. L'ex-president de la République sera jugé debut 2025 dans cette affaire pour « corruption passive », « association de malfaiteurs », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics » libyens.
  3. Se tenir droit. Douze portraits pour une politique sensible, seuil, sept. 2023, 320 p., 21 €.