ÉTAT D’URGENCE
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Faire feu de tout bois
3 décembre 2015 | Mise à jour le 22 février 2017
Par
Nathalie Carmeni
| Photo(s) : Alain Guilhot/Divergence
Un foyer de travailleurs du Gros Saule, à Aulnay-sous-Bois (93), a été pris d'assaut par les forces de police, mardi 1er décembre. Alors que les résidents s'entretenaient avec la direction de l'établissement de leur refus de déménager dans une nouvelle résidence – en raison de dysfonctionnements de ses services d'hygiène et de l'absence d'une cuisine collective –, la direction a brutalement interrompu le dialogue et sollicité l'intervention de la police.
Faisant irruption manu militari dans les chambres des travailleurs, les policiers ont expulsé violemment les résidents, en tenant des propos et en utilisant de méthodes jugés inadmissibles selon plusieurs témoins. Vers 15 heures, et suite à l'intervention des pompiers, les forces de police quittaient les lieux laissant les résidents réintégrer leur chambre.
Bilan de l'opération : trois blessés graves, dont une personne âgée de 70 ans, pour coups, blessures et gazage, ainsi que deux arrestations pour des motifs non encore justifiés à ce stade. « Selon le maire d'Aulnay, une bombonne de gaz aurait été balancée sur un policier », indique dubitatif le secrétaire de l'union locale CGT d'Aulnay-sous-Bois, Laurent Barbier. Selon lui, si un tel fait s'était réellement produit, la police n'aurait pas relâché l'un des deux prévenus moins de 24 heures après son arrestation.
Choquée par la brutalité de cette opération policière, la CGT de Seine-Saint-Denis proteste contre ce qu'elle considère comme une dérive inadmissible de l'état d'urgence. Elle réclame la libération immédiate du travailleur toujours « embastillé » au poste de police et appelle au respect des conditions de droit domiciliaire « hors perquisition ».
NDLR : à venir, des mises à jour de cet article, tirées de l'examen – en cours – des vidéos de l'événement, et des nombreux témoignages de travailleurs résidents.
