SYNDICALISME
Où est passée la démocratie sociale ?
De contre-réforme en contre-réforme, le pouvoir d’agir des syndicats a été affaibli et, par ricochet, les droits des salariés s’en trouvent amenuisés. La négociation... Lire la suite
Faisons le vœu du meilleur
4 janvier 2017 | Mise à jour le 4 janvier 2017
Par
Frédéric Dayan
| Photo(s) : Bapoushoo
Présentant les vœux de la CGT à la presse ce 4 janvier, Philippe Martinez a insisté sur le refus de l’organisation syndicale, à l’occasion de la présidentielle et des primaires, de choisir « entre le pire et le moins pire » : une alternative qui conduit depuis des années à des « reculs sociaux ».
Philippe Martinez s’est montré très critique vis-à-vis des candidats à l’élection présidentielle, de gauche comme de droite, dont les programmes visent à réduire le « coût du travail » plutôt qu’à « relancer le pouvoir d’achat ». Il a relevé une certaine « continuité ». « La question de l’allongement du temps du travail est dans la bouche de nombreux candidats », a-t-il noté, citant François Fillon ou Emmanuel Macron. « Beaucoup sont dans cette logique qu’il faudrait accroître l’aide aux entreprises pour développer l'emploi, qu’il faudrait travailler plus pour résorber le chômage… Valls a repris la formule de Sarkozy, “Travailler plus pour gagner plus” […] Bref: on tourne en rond, il n’y a rien de nouveau, a relevé Philippe Martinez. Les questions essentielles ne sont pas traitées », comme l’industrie ou la « relance du pouvoir d’achat dans le pays vu le nombre de salariés pauvres ».
Proposer le meilleur et mobiliser
Dans cette séquence politique, la CGT entend au contraire « proposer le meilleur et mobiliser » a indiqué Philippe Martinez. Réduction du temps de travail à 32 heures, pouvoir d’achat, politique industrielle, services publics seront donc au centre de l’expression et des campagnes que la CGT va mener ou poursuivre ces prochains mois. Le secrétaire général de la CGT a notamment insisté sur l’industrie, qui doit être le socle d’une économie. « La CGT n’oppose pas vieille et nouvelle industrie. Dire qu’on veut développer une industrie du futur tout en laissant fermer les sites industriels les uns après les autres est une illusion. » Philippe Martinez a annoncé que la CGT va organiser des assises de l’industrie le 22 février, en présence d’un millier de militants, à la Villette précédées d’une journée d’action le 21 dans toute la France pour « mettre en avant des projets industriels montrant qu’il est possible de créer des emplois dans l’industrie ».
Élection TPE : l'enjeu de la participation
Ce premier point de presse de l’année se déroulant sur fond d’élections professionnelles dans les très petites entreprises (du 30 décembre 2016 au 13 janvier 2017), Philippe Martinez n’a pas caché ses craintes quant au déroulement du scrutin. Il s’est étonné qu’un gouvernement qui se dit attentif à la démocratie organise un vote d’une telle importance en commençant les opérations un 30 décembre.
Il s’est dit préoccupé par le taux de participation et a assuré que les équipes de la CGT faisaient tout leur possible pour faire en sorte que les salariés s’expriment et votent CGT. Il a indiqué qu’il participerait ainsi à une initiative de distribution de tracts ce jeudi 5 janvier dans le troisième arrondissement de Paris aux côtés des militants de la capitale pour rencontrer les salariés des TPE.
Interrogé sur le décès de François Chérèque, Philippe Martinez a indiqué qu’il avait téléphoné à Laurent Berger pour lui adresser les condoléances de la CGT et qu’il se rendrait aux obsèques de l’ancien secrétaire général de la CFDT.
