Les élus du fret SNCF dénoncent la filialisation
« Fret SNCF va disparaître, car rien ne permet aujourd'hui de relancer l'activité : aucune stratégie, aucune ambition, aucun investissement structurant, aucune organisation commerciale », ont-ils lancé devant la presse au lendemain d'une réunion du CSE au cours duquel la direction devait leur présenter le plan de filialisation.
« La réunion n'a duré que quelques minutes » et a été levée après la lecture d'une « déclaration unitaire », a déclaré Pierre-Olivier Bonfiglio (CGT), secrétaire adjoint du CSE. Dans celle-ci, « nous soulignons que cette politique de casse va amener Fret SNCF à disparaître, car, au-delà du redressement des comptes, rien ne permet aujourd'hui de croire à la relance de l'activité », a-t-il précisé.
Pour les élus qui ont lancé leur propre expertise et dont ils attendent les résultats, « la réforme ferroviaire de 2018 et la loi d'orientation des mobilités de 2019 brillent par leur incapacité à faire du transport ferroviaire de marchandises un sujet majeur ».
En un peu plus de dix ans, après l'ouverture à la concurrence, Fret SNCF a divisé par trois son offre de transport et plus de 10 000 emplois ont été supprimés, selon eux.
Les représentants du personnel estiment que la SNCF « accélère son désengagement de l'activité de transport de marchandises par voie ferrée », donnant l'exemple de la remise en question du train de primeurs Perpignan-Rungis « au mépris des enjeux environnementaux ».
Quant à la filialisation, c'est pour eux « la mise à mort de Fret SNCF dans sa configuration actuelle : renoncement à assurer des services sur l'ensemble du territoire, renoncement à travailler pour l'ensemble des entreprises, quelles que soient leur taille, leur activité, leur implantation, renoncement enfin aux missions de service public ».
En avril, la SNCF avait présenté une nouvelle restructuration de son activité fret, prévoyant notamment la suppression d'environ 200 emplois.