22 octobre 2019 | Mise à jour le 22 octobre 2019
Les élus du personnel du groupe Canal+ ont unanimement demandé le départ d'Éric Zemmour de l'antenne de CNews, a-t-on appris lundi de source syndicale, confirmant une information du site Les Jours.
Une motion approuvée par l'ensemble des représentants du personnel a été présentée jeudi à la direction lors d'une réunion du Comité social et économique (CSE) de Canal+, entreprise qui détient la chaîne d'info CNews.
« Les membres du CSE de l'UES (unité économique et sociale, NDLR) Canal+ demandent à la direction de cesser sa collaboration avec Éric Zemmour et de le retirer de l'antenne de CNews pour des raisons évidentes sur le plan économique, sur la sécurité des personnels, sur l'image du groupe et sur l'éthique », indique le texte de cette motion.
Les élus du personnel entendaient ainsi protester contre la décision du groupe, qui a recruté le polémiste pour une nouvelle émission quotidienne baptisée « Face à l'info », diffusée depuis la mi-octobre sur la chaîne d'info CNews et dont il est l'éditorialiste vedette.
Un retour sur CNews (ex-iTELE) décidé malgré l'intense controverse déclenchée par son discours très virulent sur l'islam et l'immigration prononcé fin septembre à la « Convention de la droite », et la confirmation en septembre d'une condamnation judiciaire pour « provocation à la haine religieuse ».
Le recrutement d'Éric Zemmour a déclenché d'importants remous en interne. Il avait déjà été vivement critiqué par la Société des rédacteurs de CNews et la Société des journalistes de Canal+, qui s'inquiètent de même des « retombées négatives » qu'elle pourrait avoir sur l'image de la chaîne, du groupe et de ses journalistes, et ces organisations ont également réclamé son départ.
En outre, certaines personnalités ont décidé de ne plus se rendre dans les émissions de CNews pour protester contre la présence à son antenne du polémiste. Et la CGT a annoncé également ce lundi que plus aucun représentant de sa direction nationale ne s'y rendrait, tant qu'il « continuera de distiller librement ses paroles haineuses sur cette chaîne ».
Le syndicat estime que « les idées d'exclusion, de haine, de xénophobie, de LGBTphobie, de racisme, ne peuvent être banalisées dans la parole publique », et demande « à la direction de la chaîne de prendre ses responsabilités ».