À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
EMPLOI

Rassemblement de salariés de Lapeyre pour dire "non à Mutares"

24 mars 2021 | Mise à jour le 24 mars 2021
Par
Quelques dizaines de salariés de Lapeyre se sont rassemblés mardi 23 mars devant le siège de l’entreprise à Aubervilliers, près de Paris, pour dire « non à Mutares » , le repreneur allemand qu’ils accusent de vouloir liquider le groupe de menuiserie.

« Le but, c’est que Saint-Gobain prenne ses responsabilités. S’ils veulent vendre OK, mais qu’ils attendent un peu. Là, c’est un plan social déguisé » , a dénoncé Mohamed Ben Ahmed, délégué syndical FO.

Saint-Gobain, qui détient le groupe Lapeyre depuis 1996, souhaite le vendre au fonds d’investissement Mutares, accusé par les organisations syndicales d’être un « fond vautour » .

Dans son business plan, Mutares prévoit jusqu’à 733 suppressions d'emplois sur 3.500 (4.000 en comptant les magasins franchisés), ainsi que la fermeture de 19 magasins sur 124 et trois usines sur dix, selon les syndicats.

« On ne fera pas l’économie d’une restructuration » , concède Christophe Pace, de la CFE-CGC, mais « le programme de Mutares n’est pas du tout convainquant » .

Les organisations syndicales craignent une liquidation du groupe à l’horizon 2024 et demandent donc « une concertation » pour que Saint-Gobain « révise sa position » .

« On ne pourra pas faire ce projet sans l’accord des salariés, sinon Lapeyre disparaitra dans les trois ans » , a ajouté Christophe Pace, demandant à Saint-Gobain d’examiner à nouveau les trois offres de reprise déposées en plus de celle de Mutares.

Les syndicats ont lancé de multiples recours en justice pour ralentir la vente et obtenir des documents relatifs à l’opération de cession de la part de Saint-Gobain.

Dans une décision rendue début février, le tribunal judiciaire de Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle) lui a ordonné de transmettre ces documents « dans leur intégralité » au CSE de Azur, une filiale de Lapeyre.

Ils doivent être communiqués début avril. « Là, on a déjà gagné six mois » , s’est réjoui Hervé Grillon, délégué syndical CGT, qui a lancé d’autres procédures judiciaires pour contester le fait que les salariés de Lapeyre ne se voient pas offrir de reclassement au sein du groupe Saint-Gobain.

Jérôme Brière, représentant un collectif de salariés qui avait également présenté une offre de reprise, en appelle lui à une intervention du gouvernement.

« Ils ont su bloquer la vente de Carrefour, là on est sur un fonds d’investissement allemand, on veut qu’ils le refassent« , a-t-il demandé.

Créé en 1931, Lapeyre distribue une gamme de produits d’aménagement de la maison (fenêtres, portes, cuisines, salles de bain, rangements…) pour les professionnels et les particuliers.