5 septembre 2019 | Mise à jour le 5 septembre 2019
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, estime que son homologue de la CFDT se « trompe » en se réjouissant du « maintien du principe de répartition » du futur système de retraites, car avec la réforme « si vous ne cotisez rien, nous n'avez rien ».
« Quand Laurent Berger se réjouit du maintien du principe de répartition, il se trompe », estime-t-il dans une interview à Libération publiée jeudi. « Ce qui nous est proposé, c'est un système individuel dans lequel chacun va travailler pour lui », ajoute-t-il.
M. Martinez explique qu'aujourd'hui, « ce sont les générations au travail qui cotisent pour les générations qui ont travaillé, en prenant en compte les diversités de situation. C'est ça la solidarité ! Je cotise selon mes moyens, je reçois selon mes besoins. Avec la réforme, si vous ne cotisez pas, vous n'avez rien… »
Le numéro un de la CGT considère en outre que Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, « évite certains sujets » liés à la future réforme, comme le calcul des pensions. « La réforme prévoit la prise en compte de toute la carrière pour calculer le niveau de la pension, au lieu de regarder, comme aujourd'hui, les 25 meilleures années ».
« Plus on élargit le calcul, plus on risque de voir baisser les pensions, notamment pour les carrières hachées », dit-il. Le leader syndical souhaite en outre que les régimes spéciaux soient maintenus, et même élargis, notamment pour ceux qui ont des emplois pénibles, travaillent la nuit : « Il faut compter les trimestres autrement ».
« Avec cette réforme, on essaye aussi d'opposer les cadres aux autres. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui a fait cinq ans d'études ne pourrait pas partir à 60 ans à la retraite », interroge-t-il.
M. Martinez propose qu'une partie des études donne droit à des trimestres. Contrairement à la CGT et à FO, la centrale de Laurent Berger est favorable à un système par points. Mais lundi, il a listé « des conditions », comme des avancées sur la pénibilité, les carrières longues, la retraite progressive, une pension minimum à « 100 % du Smic » ou les « discriminations dont sont victimes les femmes ».