14 mars 2017 | Mise à jour le 14 mars 2017
Après une semaine de grève totale, les agents de collecte des déchets du site d’Ourry à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ont obtenu satisfaction sur une partie de leurs revendications.
Sous la double pression d’une grève inédite de ses agents et de ses propres responsabilités contractuelles vis-à-vis de son donneur d’ordres (la communauté d’agglomération Est Ensemble), la direction d’Ourry, entreprise de collecte de déchets, n’aura finalement pas joué la carte du pourrissement de la grève. Ce lundi 13 mars, le PDG et le DRH ont ainsi opté pour le dialogue social et la négociation avec les représentants CGT (le délégué syndical et le secrétaire du CHSCT) du site de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), bloqué par les grévistes depuis le 6 mars.
Inflexible sur l’augmentation générale des salaires, la direction a maintenu sa dernière proposition de 0,6 % rétroactive au 1er janvier 2017, contre les 3 % revendiqués par les salariés. S’agissant du calcul de la prime d’ancienneté, en revanche, de vraies avancées ont été obtenues : évolutive en fonction de l’ancienneté, la revalorisation de l’indice de cette prime se traduira par des montants significatifs, qui compenseront les bas salaires, de l’ordre du Smic, pour une majorité d’agents. À cela s’ajoute une revalorisation, elle aussi significative, de la participation de l'employeur aux chèques-vacances.
« Business is business »
S’agissant du volet sécurité, hygiène et mise aux normes de ses flottes de camions vétustes et périlleux ainsi que de ses sites impraticables, notamment ceux de Noisy-le-Sec et de Meaux (77), c’est la direction qui tire le mieux son épingle du jeu de la négociation : faisant valoir que son contrat de délégation de service public arrive à échéance dans six mois, Ourry s’engage à mettre aux normes ses sites et à renouveler ses camions à condition que son contrat avec Est Ensemble le soit aussi… Business is business.« Difficile, en effet, de convaincre un entrepreneur d’investir dans l’achat d’un site ou d’une flotte de camions-bennes pour un contrat d’une durée de quatre à cinq ans au maximum, sans savoir s’il sera renouvelé », concède Nicolas Renard, le secrétaire de l’union locale CGT de Noisy-le-Sec.
À bout de nerfs au terme d’une semaine de grève – leur première grève – et de pressions exercées par la direction pour la reprise du travail, les agents se disent majoritairement satisfaits du résultat. Une lutte qui en appelle d’autres, et qui aura permis de reprendre le travail la tête haute.