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Industrie automobile

« Ford doit rendre l’argent et l’usine doit être réquisitionnée »

14 décembre 2018 | Mise à jour le 17 décembre 2018
Par | Photo(s) : MEHDI FEDOUACH / AFP
« Ford doit rendre l’argent et l’usine doit être réquisitionnée »

Manifestation pour les emplois de la filière automobile le 22 septembre 2018 à Bordeaux

L'usine de Blanquefort et ses 850 emplois vont disparaître si Ford ne revient pas sur sa décision d'écarter la proposition du repreneur Punch. Dans un tel scénario, la CGT réclame le remboursement des aides versées à la multinationale et la réquisition de l'usine. Mais le dossier n'est pas clos.

« Ford doit rendre l'argent et l'usine doit être réquisitionnée » s'est emporté Philippe Martinez ce 14 décembre 2018 sur BFM. Le secrétaire général de la CGT se fait en effet l'interprète de la colère qui a éclaté à l'annonce la veille ( jeudi 13 décembre 2018) du refus de la multinationale d'entériner la proposition du repreneur Punch. Il faut dire que le ministre de l'économie lui-même, Bruno Le Maire n'a pas hésité à parler de « trahison » et de « mensonge » de la part du constructeur américain qui prétend que l'offre de Punch n'est pas crédible. Et le ministre d'appeler Ford à réviser sa décision en insistant sur le caractère solide de l'offre Punch Powerglide qui « garantit un avenir industriel au site. »

Des efforts avaient pourtant été consentis…

« L'attitude de Ford est inadmissible. Il y avait des solutions que Ford n'a pas voulu entendre. Un repreneur s'est retroussé les manches pour élaborer des propositions qui tiennent la route économiquement. Les salariés ont accepté les efforts que ce repreneur demandait. Et voilà maintenant Ford campe sur ses positions ! Dans ce cas, il faut que L'État ait du courage, et pourquoi pas en passer par une réquisition. » analyse Denis Bréant, responsable de la filière automobile à la FTM CGT.

Le plan de reprise Punch Powerglide prévoyait une poursuite d'activité pour un peu plus de 400 personnes. Les 380 départs prévus intégraient quant à eux des dispositions de départ en préretraites qui étaient jugées acceptables par les intéressé, la moyenne d'âgé des salariés étant de 51 ans.

Gilles Lanbersend, secrétaire CGT du comité d'entreprise de l'usine Ford de Blanquefort explique que ce contexte a favorisé l'acceptation des sacrifices demandés par Punch aux salariés restants ; à savoir un gel des salaires et un accord de modulation du temps de travail sur trois ans, ainsi qu'une perte de trois journées de RTT en 2022. « Bien sûr, nous avons eu du mal à aller au bout de ces concessions, mais la décision a été prise en assemblée générale par une majorité de salariés. La CGT a donc pu prendre cette décision. »

Voir le site du syndicat CGT de Ford

Les Ford ne lâchent pas

« Même si Ford a décidé de ne pas accepter l'offre, le PSE doit être homologué et il va y avoir d'autres réunions du CE. Nous entendons donc mettre au point une stratégie avec l'aide de l'État. Et pour l'heure, on ne renonce pas à l'idée de faire réviser la décision de Ford » précise Gilles Lambersend. Le remboursement des aides que L'État et les collectivités ont versé font partie des moyens de pression pour obtenir cette décision.

D'ores et déjà le Conseil départemental de la Gironde en a fait la demande. Pour ce qui concerne la réquisition, cela aussi peut être envisagé en ce sens, mais selon le secrétaire du CE, il y a encore une carte à jouer : « La reprise par Punch est toujours à l'ordre du jour et on entend bien ne pas relâcher la pression envers Ford là-dessus ».