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Grève à la RATP : « On est à flux tendu »

5 avril 2024 | Mise à jour le 5 avril 2024
Par | Photo(s) : © Bapoushoo
Grève à la RATP : « On est à flux tendu »

Les salariés de la RATP en grève pour l'augmentation immédiate de leur salaire statutaire, à Paris, le 4 avril 2024. © Bapoushoo

Le 4 avril, les salariés de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) étaient appelés à rejoindre un mouvement de grève, initié par la CGT. En cause, l’accord d’entreprise signé en février dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), mais dont la mise en œuvre ne sera effective qu’au 1er janvier 2025. La journée s’inscrivait dans le cadre d’un appel confédéral d'actions contre la vie chère et pour l'augmentation des salaires et des pensions.

Augmenter immédiatement les salaires : tel était le mot d’ordre des salariés grévistes de la RATP, ce 4 avril. Aux dernières NAO, en février dernier, la CGT-RATP demandait une augmentation du salaire statutaire de 300 euros brut pour tous les salariés, soit une hausse de 50 points dans les grilles indiciaires. L’accord signé entre la direction et les représentants du personnel (Unsa et FO) prévoit, quant à lui, une hausse de 15 points, soit 96 euros. L’augmentation ne sera pleinement effective qu’à la fin de l’année 2024, répartie comme suit : + 8 points en juillet, puis + 7 points en décembre. « Nous demandons que cette augmentation prenne effet dès le 1er janvier 2024, avec effet rétroactif », explique Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP. La direction a reçu une délégation de grévistes dans la matinée : aucune réponse positive ne leur a été apportée. « Nous sommes contraints de préparer la suite de la mobilisation dans les jours qui viennent », précise le secrétaire général de la CGT-RATP. Avec peut-être pour perspective les Jeux Olympiques et Paralympiques, un préavis de grève ayant été déposé du 5 février au 9 septembre 2024.

Manque d’effectifs

Alors que les Jeux vont mettre les transports parisiens sous pression cet été, les effectifs manquent toujours à l’appel au sein de l’établissement public. Et ce, en dépit des augmentations de salaire décidées, en 2023, par Jean Castex, le PDG de la régie, qui ont tout juste permis de rattraper dix années d’austérité salariale. Ce manque d’attractivité s’explique en premier lieu, selon Bertrand Hammache, par la faiblesse des rémunérations, couplée aux contraintes liées aux métiers, en termes d’horaires notamment. « La RATP emploie 16 000 machinistes [les conducteurs de bus, NDLR]. Il en manque 1 500 pour répondre aux besoins. On est à flux tendu », estime Bertrand Hammache. Pour le syndicaliste, dix-huit mois après l’arrivée de l’ancien Premier ministre à la tête de la régie, le constat est sans appel : « Il n’y a pas eu d' »effet Castex ». Les problèmes de recrutement perdurent, de même que la trajectoire prise par l’entreprise, à savoir la préparation de la privatisation de la RATP. » En effet, à compter du 1er janvier 2025, toutes les lignes de bus RATP de Paris et sa petite couronne seront privatisées. Douze lots, représentant au total 315 lignes de bus et 4 800 véhicules, seront mis sur le marché.

Cette journée de grève à la RATP s’inscrivait dans le cadre d’un appel confédéral à des actions pour l'augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, partout sur le territoire. C’était notamment le cas des salariés du privé et du public du secteur du travail social, ou encore à la Monnaie de Paris.