Conférence sociale : tout ça pour ça !
Très attendue par les Français, la journée d’échanges et de réflexions voulue par l’Élysée autour des rémunérations et du pouvoir d’achat s’est révélée «... Lire la suite
Trieurs, conducteurs d'engins ou « caractériseurs » des déchets, quelle que soit leur fonction, les agents de l'usine de tri et de collecte sélective de Paris 15e ont décidé de cesser le travail, ce jeudi 14 octobre. Et de mettre à l'arrêt total les activités de traitement et de valorisation des déchets du Syctom* de Paris XVe qui en écoule à lui seul 32 000 tonnes par an.
Décidée en assemblée générale des salariés, sous la houlette de l'intersyndicale CGT-FO, cette grève surprise – mais pas surprenante – vise à mettre la pression sur l'exploitant du site, Xvéo (filiale du groupe Veolia de 2019 jusqu'à 2025) afin d'obtenir des revalorisations significatives des salaires.
Et notamment : 200 euros bruts d'augmentation générale pour tous ; l'augmentation des coefficients des salaires, gelés depuis plusieurs années et le bénéfice d'une prime de qualité de 150 euros que l'exploitant Xvéo applique déjà dans la plupart de ses quelque 145 usines de France, mais bizarrement, pas dans celle de Paris XVe. Un simple oubli, ou quoi d'autre ? « On demande juste l'égalité de traitement entre salariés qui font le même métier, que s'applique le principe “à travail égal, salaire égal” et que la pénibilité du travail soit reconnue ici comme ailleurs », fait valoir Ali Chaligui, élu du CSE et coordinateur syndical CGT de Veolia propreté.
Élément déclencheur de cette grève, la flambée des prix de l'énergie qui, ici comme partout ailleurs en France, s'est répercutée mécaniquement sur le pouvoir d'achat, donc sur le pouvoir de vivre des salariés. « Vers le 15 du mois, on ne remplit plus le frigo », affirme Ali Chaligui, en clin d'œil à la crise des gilets jaunes de 2018 qui avait mis en lumière cette problématique sociale du travail qui ne paie plus, ou pas assez pour en vivre dignement.
La dignité du travail et sa juste rémunération sont d'ailleurs les arguments phares du cahier revendicatif porté par l'intersyndicale CGT-FO du Syctom Paris XVe. « On est tous conscients d'exercer un métier d'intérêt public et qui plus est, dans le domaine éminemment stratégique de l'environnement, on demande juste que nos rémunérations nous permettent de tenir jusqu'à la fin du mois », précise Brahima Baradji, délégué syndical CGT d'Xvéo.
Problème : suite à la récente revalorisation de 2,2 % du SMIC liée à l'inflation, nombre d'agents dont les salaires étaient jusqu'ici indexés au plus bas de la grille se retrouvent mécaniquement rémunérés en dessous du salaire minimum interprofessionnel de croissance.
Les éboueurs parisiens mobilisés pour leurs conditions de travail et leur sécurité
Pleinement conscients que leur grève produira à très court terme des conséquences objectivement insupportables pour la population, les agents du Syctom Paris XVe ont bon espoir de gagner toutes leurs revendications, et ce, sans même avoir à s'éterniser dans la grève. En particulier, la revendication de l'égalité de traitement entre salariés issus de différentes entités de l'exploitant, Xvéo (Veolia propreté) qui concentre sur le Syctom de Paris 15e des employés de son ex-entité « Eole » et de l'actuelle entité Xvéo. « On vient de découvrir des disparités graves entre les deux catégories de salariés, alors que rien ne justifie une telle discrimination entre collègues qui font le même travail, à des postes équivalents sur ce site comme sur d'autres sites de Veolia », souligne Ali Chaligui.
Première réaction de la direction à ces revendications ? L'envoi de vigiles et d'un huissier afin de « mâter » les grévistes à coups de menaces, notamment celle de les remplacer par des salariés d'autres filiales. Peine perdue d'après l'intersyndicale CGT-FO qui compte maintenir la grève aussi longtemps que nécessaire et qui fait le pari d'une sortie de conflit aussi rapide que satisfaisante. Car en mettant l'activité à l'arrêt, ou même simplement au ralenti, les grévistes sont bien conscients de leur poids dans le rapport de force engagé avec leur direction, Veolia. Que la grève empêche d'assurer les engagements et obligations envers la collectivité.
Très attendue par les Français, la journée d’échanges et de réflexions voulue par l’Élysée autour des rémunérations et du pouvoir d’achat s’est révélée «... Lire la suite
Plus de quatre mois après la dernière manifestation contre la réforme des retraites, les syndicats entament une nouvelle séquence avec le gouvernement lors de la conférence... Lire la suite