Les petites mains des crèches privées
Dans son numéro #8, la revue du travail et des luttes sociales donne la parole à trois employés de crèches privées. Si les trois, auxiliaire petite enfance, aide auxiliaire... Lire la suite
D’un piquet de grève à l’autre, l’ambiance devient un peu plus festive au fur et à mesure que la situation se débloque pour les quelques 650 travailleurs de l’intérim et du nettoyage partis en lutte pour leur régularisation. Occupant simultanement leur entreprise sur 33 sites en Ile-de-France depuis le 17 octobre 2023, 600 d’entre eux ont obtenu au bout de quatre jours le fameux document Cerfa (demande d’autorisation de travail pour conclure un contrat de travail avec un salarié étranger) délivré par leur employeur et indispensable pour leur demande de titre de séjour.
Outre ce précieux sésame, les entreprises concernées s’engagent aussi, à travers un protocole d’accord signé avec la CGT, à remettre une attestation de concordance qui reconnaît la véritable identité des travailleurs contraints d’utiliser un alias (le nom d’un proche) pour occuper un emploi. Ce n’est pas tout. Les employeurs reconnaissent « l’ancienneté, la qualification, le temps de travail et les éléments de rémunération et permet ainsi la continuité du contrat de travail ». D’ores et déjà, des grévistes ont décroché un récipissé les autorisant à travailler.
Rassemblés rue de Ségur à Paris devant le siège d’une entreprise récalcitrante, les grévistes ne boudent pas leur joie. En cercle, quelques-uns enchaînent des pas de danse au rythme des indémodables HK&les saltimbanks. « On est soulagé, les choses devraient aller mieux maintenant », confie Ibrahima, croisé l’avant-veille sur un autre piquet parisien.
Maintenant que cette étape majeure est franchie, la CGT attend rapidement du Ministère de l’Intérieur une lettre de cadrage afin d’éviter l’arbitraire des préfectures, qui ont une appréciation à géométrie variable de la circulaire Valls. Prise la 28 novembre 2012, cette circulaire toujours en vigueur, précise les conditions d’examens des demandes de séjour. Les unions locales et départementales de la CGT, qui en amont ont minutieusement compilé les dossiers pour chacun des travailleurs, pourront ensuite les déposer en préfecture.« Vous contribuez à écrire une nouvelle page du combat de toute la classe ouvrière. En faisant en sorte de faire valoir vos droits collectifs, vous refusez la surexploitation à laquelle se prête une partie du patronat », leur a adressé Gérard Ré, membre du bureau confédéral CGT, aux côtés des travailleurs en lutte depuis le début du mouvement.
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