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droit de grève

Indignation face à la répression antisyndicale chez CNH au Plessis-Belleville (60)

15 mars 2022 | Mise à jour le 15 mars 2022
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Dix salariés de Case New Holland (filiale Stellantis) sont en mise à pied conservatoire et convoqués pour des entretiens préalables pouvant aller jusqu'au licenciement ces 15 et 16 mars 2022. Parmi eux 7 représentants syndicaux CGT, FO et Sud. La solidarité s'organise face à des méthodes patronales odieuses.

 

La colère est immense chez Case New Holland, un fabricant de pièces détachées pour le machinisme agricole situé au Plessis-Belleville dans l'Oise. Parmi ses 470 salariés, dix d'entre eux viennent d'être sanctionnés d'une mise à pied conservatoire avec un entretien préalable pouvant aller jusqu'au licenciement. Les convocations s'échelonnent sur le 15 et 16 mars 2022 et concernent quatre élus CGT, dont le délégué syndical, trois délégués d'autres organisations syndicales (Fo et Sud) et trois salariés non-syndiqués. Il leur est reproché un blocage durant une grève qui s'est tenue récemment pour dénoncer des conditions de travail insupportables.

Un management désastreux

« Cette histoire de blocage est une coquille vide. C'est une attaque frontale contre le droit de grève », s'emporte Abdelaziz  Bouabdellah, dirigeant de la CGT métallurgie venu apporter son soutien aux salariés devant l'usine. « Dans cette entreprise, ils n'en sont pas à leur coup d'essai. Il y a un an, il y a eu aussi une grève et des licenciements ont eu lieu avec des procédures toujours en cours. Je viens d'interpeller la direction en leur disant qu'il sera donné une dimension nationale à cette affaire et qu'il fallait cesser rapidement. L'origine de la grève est une situation gravissime de conditions de travail très dégradées. Un expert d'Émergences mandaté par le CSE est venu présenter une étude sur les conditions de travail et le mal-être dans l'entreprise. Il faut savoir que lors de la présentation des conclusions de l'expertise, la direction ne voulant même pas les écouter s'est levée et est partie. » Un déni de dialogue sur les conditions de travail qui a été déclencheur d'une grève. L'expertise dénonçait aussi un management pathogène non seulement pour les ouvriers, mais aussi les cadres de l'entreprise.

Ouvriers et encadrement maltraités

Raoul, délégué CGT convoqué à un entretien rapporte l'ambiance dans l'entreprise : « Il y a un énorme malaise dans l'entreprise au point que des collègues évoquent le suicide. Il y a eu les licenciements et la restructuration mondiale va impacter voire conduire à la fermeture de notre site d'ici un ou deux ans. Par contre, ils disent qu'ils embauchent, mais ce sont des intérimaires. » « Notre principale revendication, c'est la santé au travail et la fin du recours à l'intérim, et leur embauche, enchaine Youssef délégué CGT. Nous sommes entre 200 et 240 ouvriers, or en permanence, il y a 200 intérimaires. Enfin, nous revendiquions l'égalité des droits et des salaires dans toutes ses dimensions. On s'est aperçu par exemple que le déroulement de carrière n'était pas pris en compte pour certains salariés, ou encore que les intérimaires n'avaient pas les mêmes droits pour les pauses. Et pour ce qui est de l'encadrement, les pressions sont épouvantables. Bien que nous soyons un syndicat du premier collège, nous nous occupons aussi de ces salariés. En décembre, notre responsable HSE (hygiène, environnement, sécurité) a alerté le CSE des problèmes et pressions avec son N+1 (le chef d'établissement), lequel a avec les gens, mais aussi avec cette cadre une attitude méprisante et humiliante. En décembre, cela a abouti à un entretien préalable au cours duquel, elle s'est effondrée. Cet évènement a été déclaré en accident du travail et nous avons déclenché une enquête. A la suite de quoi, la direction a licencié cette salariée. »
Un contexte qui explique cette grève. La répression se traduit aujourd'hui par une répression antisyndicale. Afin que cette situation cesse immédiatement, la FTM – CGT et la CGT de l'Oise invitent les syndicats qui le souhaitent à faire parvenir des motions de soutien.

Adresse de l’union départementale CGT de l’Oise: ud60@cgt.fr

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