24 heures avec Hamilton de Oliveira
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Debout au bord du terrain, Julien suit ses joueurs des yeux. Plus le match avance, plus il donne de la voix. Rageant après Aruna, coupable d'un tacle mal maîtrisé : « Excuse-toi ! » Agacé : « Hugo, ne te laisse pas éliminer sur le contrôle, reste sur tes appuis ! »
Souriant : « C'est bien Souaib, enchaîne… » D'un attaquant trop « gentil » devant le but, il dit : « Je suis sûr qu'il ne ferait pas de mal à un insecte. » Le caractère amical du match ne change rien à ses attentes. « Je préfère parler de match de préparation. C'est important que les joueurs mettent de l'engagement vu les échéances à venir : la fin du championnat, les tournois, les stages, les matchs de détection. »
Quelques parents occupent ce jour-là les tribunes du vieux stade Bauer (1909) à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Les U15 dont Julien a la charge sont une catégorie particulièrement suivie. Par les recruteurs des clubs pros français ou européens et les agents agréés par la fédération. Ou ceux qui se présentent comme tels. « Certains vont frapper directement à la porte des parents pour proposer de s'occuper des intérêts des enfants. Il est même arrivé que des surveillants du collège où je travaille tentent de faire signer des contrats à des gamins… »
Réputé pour la qualité de sa préformation, mais ne possédant pas son propre centre de formation (antichambre du professionnalisme), le Red Star perd chaque année un ou deux de ses meilleurs éléments. « C'est à la fois une perte pour le club et la reconnaissance du travail d'éducateur. » Arrivé d'Ambérieu (Ain) en 2005, Julien dit se retrouver dans les valeurs du club, son identité, sa culture, l'ancrage populaire, l'ambition sociale.
« Mon rôle est de préparer les jeunes au haut niveau, à être exigeants avec eux-mêmes, ici et à l'école. Tous rêvent de finir pro. Il y a beaucoup de candidats, mais très peu de places. » Dans ce coin de banlieue parfois exposé aux tensions sociales et communautaires, Julien insiste sur le respect de l'autre et la maîtrise de soi. « Beaucoup sont à fleur de peau. Quand j'arbitre des oppositions à l'entraînement, il m'arrive de prendre exprès de mauvaises décisions afin qu'ils apprennent à gérer leur frustration. »
Si l'impatience des ados est parfois compliquée à gérer – « ils peuvent changer de club comme ils zappent à la télé quand le programme ne leur plaît pas » –, l'empressement des parents à voir leur enfant réussir est souvent plus difficile à contenir. « L'enjeu est, bien sûr, parfois financier. Mais il est aussi social. Voir son enfant rejoindre un centre de formation, c'est la garantie qu'il se tiendra éloigné de l'environnement de la cité et de certaines fréquentations. »
Paru dans Ensemble La CGT
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