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RÉPRESSION SYNDICALE

Justice pour Loïc et Cédric

29 juillet 2016 | Mise à jour le 9 février 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo et Pierrick Villette
Justice pour Loïc et Cédric

Justice rendue pour Cédric et Loïc. Accusés de violences contre les forces de l'ordre lors des manifestations contre la loi « Travail », les deux militants de la CGT étaient jugés au TGI de Paris, le 27 juillet.

Faute de la moindre preuve attestant les faits reprochés, le procureur n'a eu d'autre choix que de prononcer la relaxe pour ces faits. Il a toutefois tenu à condamner Loïc, docker du Havre, à une peine d'un mois d'emprisonnement avec sursis simple et un euro symbolique pour s'être rebellé lors de son interpellation.

Loïc n'écopera pas, en revanche, des cinq années de mise à l'épreuve requises par le procureur, son avocate, Me Elodie Tuaillon, ayant soulevé une question prioritaire de constitutionnalité.

 

Loïc avec Me Élodie Tuaillon

Devant les regards médusés des juges, Maître Cittadini, l'avocate de Cédric (agent de la fonction publique territoriale de Saint-Étienne) a diffusé une vidéo démontrant le caractère abusif des accusations portées contre son client, notamment celles de jets de pavés et d'essence contre les policiers lors de la manifestation du 14 juin : en réalité, « sur cette vidéo, on voit Cédric manifester pacifiquement puis accélérer pour porter secours à un jeune homme tombé au sol suite à l'explosion d'une bombe lacrymogène », témoigne un présent à l'audience. « Son innocence et le caractère abusif de son arrestation et de la procédure judiciaire sont ainsi reconnus », s'est félicitée la CGT des Services publics.

SOLIDARITÉ SYNDICALE

Sur la place Saint-Michel,  face au tribunal de grande instance, 200 militants de la CGT s'étaient rassemblés pacifiquement en solidarité avec leurs deux camarades et pour dénoncer la criminalisation de l'action syndicale.

Également présents, divers responsables syndicaux d'organisations de la CGT – Urif, Services publics, dockers, métallurgie, construction, unions départementales, transports – qui ont enchaîné les prises de paroles pour que cette solidarité résonne haut et fort. Et pour dénoncer une volonté politique de criminaliser en réprimant l'action syndicale et son expression publique.

« RIEN NE NOUS FERA TAIRE »

« Syndicalistes pas voyous ! », a redit  Thierry Dumez, secrétaire de l'Urif-CGT, qui a souligné l'excès de moyens répressifs et la multiplication de procès contre des militants durant les mois de manifestations et de mobilisation contre la loi El Khomri.

« Attaquer un militant de la CGT, c'est attaquer toute la CGT », a d'abord rappelé le  secrétaire de la CGT des Services publics Baptiste Talbot, avant d'adresser ce message au gouvernement de Manuel Valls : « Vous voulez détourner l'attention des citoyens des vrais problèmes, mais personne ne nous fera taire, personne ne nous fera baisser la tête, toujours nous continuerons de défendre nos libertés démocratiques, comme nous défendons aujourd'hui la liberté pour Cédric et Loïc. Vous pouvez compter sur nous pour ne rien lâcher, pour continuer la lutte contre votre loi Travail et pour les élections de 2017 !»

 

Cédric avec Me Agnès Cittadini

 

ABUS DE RÉPRESSION

Non moins pugnace, Céline Verzelletti – direction de la CGT – a dénoncé la multiplication des gardes à vue et des procès contre les syndicalistes : « Nos luttes, nos manifestations sont exemplaires, les citoyens soutiennent majoritairement nos actions, qu'ils approuvent. Nous sommes donc légitimes et il est intolérable que nos militants soient poursuivis, retenus en garde à vue, avec des dossiers vides de preuves, c'est scandaleux, nous assistons à un procès politique qui vise à nous empêcher de manifester notre désaccord, alors nous allons continuer de nous battre pour exiger le respect de nos libertés syndicales. »