Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
Alors que la CGT maintient son appel à la grève illimitée, des délégations de tous les sites Michelin de France se sont retrouvés mercredi devant son siège social, à... Lire la suite
L'affaire était démentie depuis plusieurs semaines par la direction de Michelin, mais le couperet a fini par tomber le 10 octobre 2019. L'usine de pneus pour poids lourds de la Roche-sur-Yon (Vendée), avec ses 619 salariés, devrait fermer d'ici 2020. Dans son sillage, le site de Cholet (Maine-et-Loire) qui produit les mélanges de gomme pour le site vendéen est aussi appelé à disparaître avec ses 74 emplois.
D'autres conséquences ne sont pas encore détaillées. Ces annonces succèdent à celles de fin septembre 2019 sur la fermeture d'ici 2021 de l'usine de Bamberg (Allemagne), laquelle emploie 858 salariés. La direction de Michelin affirmait alors qu'aucun site n'était menacé en France, tandis que, dans le même temps, le journal « Le Monde » faisait état d'un rapport interne concluant à l'insuffisance de la performance industrielle à la Roche-sur-Yon, mais aussi dans les sites de Cholet et de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Pour le PDG de Michelin, Florent Menegaux, mais aussi d'après les déclarations du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, c'est la concurrence chinoise du pneu à bas coût qui contraint le groupe à des réductions de capacités en Europe Occidentale.
La CGT est loin de partager cette analyse : « Michelin accuse et dénonce une concurrence agressive et déloyale venant des pays asiatiques, d'Amérique du Sud, de l'Est, alors qu'il est lui-même propriétaire de ces usines à bas coût. Les doublons de productions qui ont provoqué cette surcapacité ne sont pas le fruit du hasard » mais s'inscrivent « dans la logique capitaliste d'augmentation des marges avec des arrêts programmés des usines françaises » dénonce la FNIC CGT.
Quant aux analyses économiques, elles apparaissent à géométrie variable : « La direction a un discours pour les actionnaires où elle explique que tout va bien et que le marché n'a baissé que de 2%. Et elle en a un autre pour les salariés où elle met en avant la concurrence chinoise, les barrières douanières de Trump et les salaires quatre fois plus élevés en Europe de l'Ouest qu'en Europe de l'Est » détaille Michel Chevalier délégué syndical central CGT de Michelin.
La CGT souligne aussi que le groupe Michelin n'est pas du tout en difficulté financière avec 1,7 milliard de bénéfices net en 2018 et un cash-flow de 1,27 milliard.
Si colère est si grande parmi les salariés de la Roche-sur-Yon, c'est qu'ils ont aussi accepté un pacte de compétitivité en 2016, précisément pour éviter d'en arriver là. Serge Allegre, secrétaire fédéral de la FNIC CGT, relève que le scénario Michelin est très similaire à celui qu'on a connu chez Continental « D'abord, ils ont mis en place des reculs sociaux avec les accords de compétitivité, puis ils ont cessé toute production. »
Depuis la confirmation des annonces, les syndicats sont sur le pied de guerre. Sud a déjà lancé un appel à une grève illimitée. La CGT a, de son côté, lancé un appel à une action nationale avec grève sur l'ensemble des sites Michelin le 24 octobre 2019. Un grand rassemblement est notamment annoncé à la Roche-sur-Yon.
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