ArcelorMittal ne veut rien entendre, la grève se poursuit
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L'exaspération est à son comble parmi les salariés du groupe ArcelorMittal, et une étincelle pourrait bien déclencher une déflagration. La direction des sites nordistes de Dunkerque et Mardyck en a eu un premier aperçu, lorsqu'au début du mois de septembre un projet d'accord sur la nouvelle convention collective a déclenché d'importants arrêts de production et l'a contrainte à retirer son texte.
Cette fois, c'est la CGT sur l'ensemble du groupe qui pourrait bien mobiliser autour de la revendication d'une prime de 2 000 euros.
« Depuis de nombreux mois, la CGT vous alerte sur la dégradation du climat social au sein des sites ArcelorMittal en France. Après le rabotage des primes participation et intéressement, et des négociations salariales amères, les salariés subissent, depuis le mois de mars, la crise de la Covid-19. La population des Oetam [ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise, N.D.L.R.] a supporté, à elle seule, les mesures d'économies imposées par le groupe. Cette politique a sans doute permis aux entreprises d'ArcelorMittal sur le territoire de maintenir leurs activités et de fournir les clients, en conservant une certaine profitabilité, mais elle précarise aussi d'avantage ceux qui produisent les richesses, leur infligeant de nouvelles pertes de rémunération ! », écrivent à leur direction l'ensemble des syndicats CGT du groupe dans un courrier daté du 25 septembre 2020.
Les syndicats avaient prévenu : « Dans l'éventualité où vous refuseriez de répondre favorablement à ces revendications avant le 7 octobre prochain, nous appellerons, à partir de cette date, les salariés à montrer leur mécontentement par la grève dans tous les sites. »
« La revendication de la prime revenait sans arrêt. Elle a été décidée en raison des pertes que subissent les ouvriers et Oetam depuis le recours au chômage partiel. Ils veulent le paiement de leurs salaires à 100 %. Les salaires, mais aussi l'importante dégradation des conditions de travail, sont les deux sujets de mécontentement majeurs », explique Philippe Verbeke, responsable de la sidérurgie à la FTM-CGT.
La période est d'autant plus indiquée pour taper du poing que – contrairement à ce que l'on pourrait supposer – les commandes pour l'automobile remontent et que le groupe sidérurgique peine à répondre aux demandes de ses clients.
« En abusant du chômage partiel, le groupe a réussi à tout désorganiser », s'agace encore le syndicaliste.
Vendredi 2 octobre 2020, la direction d'Arcelor a fait savoir qu'elle ne répondrait pas à la revendication de la prime de 2 000 euros.
« Dès que la réponse a été diffusée, des mouvements se sont déclenchés sur le site de Mardyck, et ça commence aussi à bouger à Dunkerque. » Le site de Dunkerque fait office de locomotive dans le groupe. Il faut donc s'attendre à de nouveaux bougés dans les heures qui vont suivre.
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