Plus de 500 personnes étaient rassemblées devant le Gymnase Japy à Paris dans le 11e arrondissement le 9 novembre 2023, à l'occasion de la commémoration du pogrom nazi de la Nuit de cristal. Un rassemblement de lutte contre l'antisémitisme organisé par le Réseau d'actions contre l'antisémitisme et tous les racismes (Raar) et l'association Memorial98. Invitée par les deux collectifs, Sophie Binet secrétaire générale de la CGT, rappelle le soutien de la CGT dans la lutte contre l'antisémitisme et la xénophobie.
« Dans ce camp morne et sauvage entouré de murs de fer, il nous semble vivre en cage, au milieu d’un grand désert. Ô terre de détresse, où nous devons sans cesse piocher, piocher. » (1) entonnent les quelque 500 personnes réunies ce jeudi 9 novembre au soir, devant le gymnase Japy à Paris, lieu où furent raflés les Juifs et Juives français sous le régime de Vichy. Un rassemblement organisé par le Réseau d'actions contre l'antisémitisme et tous les racismes (Raar) et l'association Memorial98 en hommage aux victimes des pogroms nazis de la Nuit de cristal qui embrasèrent les villes d'Allemagne et d'Autriche dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. Cette année 2023 a bien entendu une tonalité particulière en raison du conflit entre Israël et le Hamas et de la forte recrudescente des actes antisémites partout en France et dans le monde. Ce que ne manque pas de rappeler Albert Herszkowicz, président de l'association Memorial98 en début d'intervention : « Nous sommes dans une période très trouble, où nos camarades juifs et juives n'osent plus sortir de chez eux. Nous devons nous unir avec toutes les forces qui luttent contre l'antisémitisme. ». A cette demande de soutien la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet a répondu présente, exprimant la « solidarité de toute la CGT avec les Juifs de France » et rappelant que « non, la communauté juive n'est pas responsable de la politique de l'État d'Israël. » Une prise de position de la part du syndicat dans la continuité de son colloque organisé le 5 octobre dernier autour de la lutte contre les idées d'extrême droite. Où il ne s'agissait pas de dire que l'extrême droite « ce n'est pas bien » mais plutôt comment combattre le racisme et l'antisémitisme intrinsèque à cette idéologie politique.
Lutter contre l'antisémitisme et son instrumentalisation
« Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite » déclarait Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le 5 novembre dernier sur l'antenne de BFM TV. Des propos qui n'échappent à personne ce soir devant le gymnase. « Non, le rassemblement national n'est pas réintégré, aucune excuse n'a été faite de la part de Marine Le Pen ou Jordan Bardella envers les Juifs. Ce parti est profondément antisémite et sa seule présence à la manifestation de dimanche est une stratégie purement politique », dénonce Albert Herszkowicz. Sophie Binet abonde : «comment l'extrême droite et les fils spirituels de ceux qui ont déporté 6 millions de Juifs peuvent-ils être acceptés dans des défilés contre l'antisémitisme ? ». Prévue dimanche 12 novembre, la marche contre l'antisémitisme fait polémique en raison de la présence du Rassemblement National. Si le président de l'association Memorial98 tempère en précisant que chacun.e est libre d'aller manifester dimanche, de son côté, la CGT ne participera pas à la manifestation, refusant de défiler aux cotés du RN.
(1) Le Chant des déportés, chant allemand composé en 1933 par des prisonniers communistes
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