24 octobre 2019 | Mise à jour le 24 octobre 2019
Tandis que depuis le 14 octobre dernier, Éric Zemmour est à l'antenne de C News du lundi au jeudi à 19 h, dans « Face à l'info », les réactions sont nombreuses. La CGT vient d'annoncer qu'elle ne se rendrait plus sur les plateaux de cette chaîne tant qu'y sévira le polémiste condamné par la justice.
CondamnationLe 17 septembre, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi d'Éric Zemmour condamné, en mai 2018, à 3 000 euros d'amende par la cour d'appel de Paris pour ses propos lors de l'émission « C à vous » diffusée le 6 septembre 2016 sur France 5.
Le chroniqueur du Figaro avait affirmé qu'il fallait donner aux musulmans « le choix entre l'islam et la France ». Il est par ailleurs l'objet d'une enquête de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) pour injures publiques et provocation à la discrimination à la demande du parquet de Paris à la suite de ses propos tenus lors de la « convention de la droite », organisée par la petite-fille de Jean-Marie Le Pen.
Dans un communiqué du 21 octobre la direction confédérale de la CGT a indiqué que « plus aucun » de ses représentants « ne se rendra sur les plateaux de CNews tant qu'Éric Zemmour, déjà condamné pour incitation à la haine religieuse, continuera de distiller librement ses paroles haineuses sur cette chaîne. »
Cette réaction de la CGT vient s'ajouter à celle de l'ensemble des représentants du personnel du Comité social et économique (CSE) de Canal+, entreprise qui détient la chaîne d'info CNews qui « demandent à la direction de cesser sa collaboration avec Éric Zemmour et de le retirer de l'antenne de CNews pour des raisons évidentes sur le plan économique, sur la sécurité des personnels, sur l'image du groupe et sur l'éthique ».
Dans son communiqué la direction de la CGT se refuse à « laisser passer les nombreuses dérives racistes de la ligne éditoriale de ce média. Si la CGT réaffirme que le droit à l'information est un des piliers essentiels de toute démocratie, elle conteste la libre diffusion de propos discriminants et racistes. Elle réaffirme que les idées d'exclusion, de haine, de xénophobie, de LGBTphobie, de racisme, ne peuvent être banalisées dans la parole publique ».
Par ailleurs, un certain nombre de personnalités politiques ont indiqué qu'elles boycotteraient les plateaux de la chaîne. « Entendons-nous bien, ce n'est pas la pluralité des opinions que nous réfutons », précisent pour leur part une quinzaine de personnalités qui ont rédigé une tribune sur le blog de Mediapart le 14 octobre. Le débat d'idées, les désaccords sont nécessaires à la démocratie. Des voix s'expriment tous les jours sur nos chaînes de télévision, se positionnent sur l'immigration, les droits des femmes, des homosexuels, des étrangers, soit. Mais il y a un moment où certaines voix, d'inspiration suprématiste, dépassent toutes les bornes, tombent sous le coup de la loi, et qu'il devient criminel de leur donner une telle audience. Le racisme, l'appel à la haine et à la violence contre les minorités sont des délits ! »