À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
Réforme des retraites

La CGT quitte les concertations et descend dans la rue

20 mars 2025 | Mise à jour le 20 mars 2025
Par | Photo(s) : Clément Martin
La CGT quitte les concertations et descend dans la rue

Manifestation des retraités du 20 mars 2025 à Paris

Huit organisations syndicales et associations de retraités appelaient jeudi 20 mars 2025 à manifester dans treize villes de France pour défendre leurs conditions de vie et leur niveau de pensions. Cette manifestation se déroulait au lendemain de la décision de la CGT de quitter les concertations sur les retraites lancées fin février par le Premier ministre François Bayrou, qui a écarté un retour aux 62 ans. Reportage à Paris.

L’intersyndicale des retraités revendique notamment une augmentation immédiate de toutes les pensions et une augmentation de 300 euros du minimum contributif, le droit à la santé, l'accès à l'autonomie et à une protection sociale de haut niveau. « Pour les retraités, la ligne rouge est franchie. Ils et elles ne sont en rien responsables des dérives financières. Deux millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté ; 60% des retraités ont une pension de retraite inférieure au smic ; 11% des ménages de retraités vivent en situation de pauvreté avec une pension moyenne de 790 euros ; 1,6 millions de retraités ne se soignent plus et le gouvernement voudrait nous faire passer pour des nantis ?»,dénonce Cathy Cau, secrétaire générale de l'UCR (Union confédérale des retraités) CGT.

Un totem est tombé

Cette manifestation se déroulait au lendemain de la décision de la CGT de quitter les concertations sur les retraites lancées fin février par le Premier ministre François Bayrou. Alors que ce dernier avait promis un « conclave » « sans totem, ni tabou », il a renoncé à ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans, contre 64 ans lors de la très décriée réforme de 2023. Un renoncement d'autant plus lâche que dans un courrier adressé  le 14 mars dernier à la CGT, le Premier ministre défendait le contraire. « Comme je m'y suis engagé depuis le début, je vous confirme que, si les travaux aboutissent à un accord, celui-ci sera traduit dans un projet de loi que je présenterai au Parlement. Le choix de la méthode par la concertation, qui est fondé sur ma confiance dans la capacité qu'ont le dialogue social et le dialogue démocratique à se renforcer mutuellement, est motivé par ma conviction que les partenaires sociaux peuvent parvenir à un accord. L'une des conditions du succès de cette concertation réside dans la possibilité de discuter de l'ensemble des paramètres de notre système de retraites. Le choix des thèmes abordés et les réponses qui y sont apportées relèvent de la seule compétence des partenaires sociaux et il ne m'appartient donc pas d'en écarter a priori certains plutôt que d'autres», a écrit François Bayrou. « Il a donc posé un interdit, celui de discuter des bornes d'âges, trois jours après nous avoir envoyé un courrier, résume Denis Gravouil, négociateur de la CGT pour les retraites. Nous allons continuer à nous battre pour l'abrogation de la réforme des retraites 2023 qui n'a jamais été votée puisque passée à coups d'article 49.3. Cette réforme est rejetée par deux tiers des français et ce n'est pas le chantage à l'effort de guerre qui va changer quoi que ce soit. Nous allons continuer de défendre nos propositions, y compris contre le gouvernement et contre le patronat. Avec comme objectif d'obtenir un vote au Parlement ». La CGT, qui appelle à « construire de façon offensive, la mobilisation », souhaite faire des premiers jeudis de chaque mois un rendez-vous de mobilisations. Prochaine date le 3 avril, en faveur des services publics.