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élections législatives

La gauche en tête : des raisons d’espérer, enfin…

8 juillet 2024 | Mise à jour le 8 juillet 2024
Par et | Photo(s) : Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
La gauche en tête : des raisons d’espérer, enfin…

Explosion de joie des partisans du Nouveau Front populaire, à Rennes, au moment de la proclamation des résultats des élections législatives le 7 juillet

Contre toute attente, le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives et obtient la majorité relative avec 182 sièges, devant la majorité présidentielle mais aussi et surtout devant le Rassemblement national. La CGT qui réunit ses instances aujourd'hui et demain exige que les revendications sociales soient entendues et appliquées.

Le pire a été évité. Arrivé largement en tête du premier tour des législatives anticipées le 30 juin, le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont échoué à s'installer à Matignon. Dans un contexte de forte participation (près de 67 %), le front républicain, que beaucoup disaient moribond, a une fois de plus fait preuve de son efficacité. La stratégie de désistement observée à gauche et au sein du parti présidentiel a permis de réduire le nombre de triangulaires et, ainsi, les chances de l'extrême droite de l'emporter. Alors qu'il pouvait espérer la majorité absolue (289 sièges), le RN et ses alliés n'ont pu faire mieux qu'envoyer 143 candidats à l'Assemblée nationale (ce qui représente toutefois une progression de près de 40 % par rapport à 2022). A l'arrivée, aucun camp n'a obtenu la majorité absolue. Déjouant les pronostics, le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête en obtenant 182 sièges, devant Ensemble (ex-Renaissance), 168 sièges, le RN et ses alliés, et, enfin, LR, 46.

Comme il est de coutume dans ces cas-là, le Premier ministre a présenté sa démission lundi matin. Une démission refusée par le président qui a demandé à Gabriel Attal de rester en poste « pour le moment » afin d’« assurer la stabilité du pays ».

Ce que demandent les Français et les Françaises, c'est d'abroger la réforme des retraites, d'augmenter les salaires – ce n'est pas nouveau -, et d'investir massivement dans les services publics. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

Dimanche, Sophie Binet avait appelé le chef de l'État à respecter le résultat des urnes : « Une force est arrivée en tête. Il faut qu'il demande à cette force quelle est sa proposition de Premier ministre. Ce que demandent les Français et les Françaises, c'est d'abroger la réforme des retraites, d'augmenter les salaires – ce n'est pas nouveau -, et d'investir massivement dans les services publics. » La secrétaire générale de la CGT avait, en outre, demandé que soit entendu le « le message des électeurs et des électrices du RN sur le déclassement ; on ne vit plus de son travail ».

Faire reculer la désespérance sociale

« La mobilisation et le sursaut font qu'on a réussi à éviter le pire et à déjouer tous les pronostics, il y a un grand ouf de soulagement, commente Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT. Nous félicitons tous les militants CGT qui, dans les entreprises, dans les services, ont affiché des tracts, ont discuté, en essayant de ne pas se disputer, ce qui était fondamental pour convaincre. Et cela a eu son effet : cette victoire, c'est aussi la leur, la nôtre, d'une part contre l'extrême droite mais aussi pour que les revendications sociales soient entendues. »

Rien n'est terminé

La CGT réunira à ce sujet ce lundi après-midi sa commission exécutive confédérale en visio, puis son comité confédéral national (CCN), mardi 9 juillet. « Les revendications que porte la CGT sur l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires et des pensions, sur la nécessité d’avoir des services partout sur le territoire sont indispensables pour éviter le pire, rien n'est terminé, poursuit Thomas Vacheron. Il faut maintenant faire reculer la désespérance sociale et le vote d'extrême droite qui se nourrit de celle-ci. La question pour nous n'est pas de savoir qui est au gouvernement mais de créer les conditions pour que nos revendications soient entendues et appliquées. »

Heureux à Varsovie…

De son côté, le sénateur écologiste Yannick Jadot a indiqué que le Nouveau Front populaire proposera un gouvernement cette semaine. Pour quoi faire ? En l'absence de majorité claire, des compromis et des alliances devront nécessairement être trouvés pour mettre en œuvre le programme du NFP. A l'étranger, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'est félicité que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l'extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale ». Donald Tusk, son homologue polonais a fait pour sa part ce commentaire : « À Paris l'enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie. » La nouvelle assemblée, qui comptera 208 femmes contre 215 précédemment, se réunira le 18 juillet.