La Journée mondiale contre le travail des enfants veut mobiliser plus que jamais
Des gosses qui se détournent du chemin de l'école pour aller remplacer leurs parents malades ou disparus, des fillettes qui n'iront plus en classe parce qu'elles devront travailler ou se prostituer pour ramener de quoi manger au foyer, des gamins qui cesseront de jouer pour aller se faire exploiter dans des sites de production agricole, textile ou des mines… Tout cela semble moyenâgeux.
Pas du tout. Et la pandémie mondiale de coronavirus et la crise économique qui en découle vont aggraver les choses. C'est ce que craint l'Organisation internationale du Travail qui appelle à la mobilisation, ce 12 juin, contre le travail des enfants avec une campagne intitulée : « COVID-19 : Protégeons les enfants contre le travail des enfants, maintenant plus que jamais ! » Rendez-vous annuel depuis 2002, cette journée revêt cette fois un caractère d'autant plus urgent.
La pandémie, un facteur régressif
« Avant la propagation du Covid-19, près de 100 millions d'enfants avaient été retirés du travail des enfants, faisant ainsi tomber leur nombre de 246 à 152 millions entre 2000 et 2016 ; parmi eux, 73 millions accomplissent des travaux dangereux, indique l'OIT. Nombre d'enfants qui travaillent courent aujourd'hui un risque accru d'être engagés dans des formes de travail dissimulé, des travaux plus dangereux ou d'écoper de journées de travail à rallonge. »
La crise pourrait aussi faire basculer dans le travail des millions d'enfants vulnérables qui devront contribuer au revenu familial à un trop jeune âge. Et les filles sont en première ligne : elles risquent plus particulièrement de devoir effectuer des tâches domestiques supplémentaires ou de soins à domicile, et seront plus exposées aux accidents et aux abus physiques ou sexuels. Les pires formes de travail des enfants, y compris l'exploitation sexuelle, qui touche principalement les filles, augmentent souvent lorsque les possibilités d'emploi et les revenus familiaux diminuent.
152 : millions d'enfants sont encore astreints au travail dans le monde selon l'OIT
Rejoindre la bataille pour un avenir meilleur
Pour rejoindre la lutte contre le travail des enfants, plusieurs campagnes virtuelles sur internet et les réseaux sociaux devraient faire parler d'elles (www.ilo.org/ChildLabourWorldDay et #nochildlabourday). En attendant de mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes, d'ici à 2025, vingt-et-un pays pionniers et 250 organisations partenaires se sont engagés à accélérer leurs efforts et les Nations Unies ont d'ores et déjà proclamé « 2021, Année internationale pour l'élimination du travail des enfants. » Comme une promesse pour plus d'humanité ou simplement un objectif pour plus de solidarité au jour d'après…