La sidérurgie souffre, des propositions existent
Le 13 septembre, la CGT Métallurgie a organisé des rassemblements dans les sites ArcelorMittal de Dunkerque, Reims, Florange et Fos-sur-Mer, répondant à un mot d'ordre du... Lire la suite
Vendredi 21 juin, à partir de 9h du matin, presque 200 personnes se sont retrouvées malgré la pluie et le ciel gris devant la Manufacture des Lumières à Saint-Georges-de-Mons (63) pas très loin de Clermont-Ferrand. La CGT organisait une journée d'action pour dénoncer la liquidation judiciaire du fabricant de luminaires. La fermeture de l'entreprise qui produit depuis 40 ans des appareils d'éclairage pour les espaces publics laisse 102 familles sur le carreau. Le 13 juin 2024, le tribunal de commerce a annoncé la liquidation judiciaire de La Manufacture des Lumières (ex-Dietal).
L'entreprise avait déjà traversé des difficultés en 2021. Cette fois-ci, la dernière candidature de reprise s’est retirée 72 heures avant la décision du tribunal. Depuis l'annonce du redressement judiciaire au mois de janvier, la cellule « Sécurité industrielle » mise en place par l'Union Syndicale des Travailleurs de la Métallurgie CGT du département n'a cessé en coulisse de chercher des solutions en sollicitant les industriels locaux, nationaux et même internationaux, tout en multipliant les échanges avec la Région et la préfecture. « Nous avons accompagné et même conseillé certaines entreprises dans leur démarche pour reprendre dans les meilleures conditions. Nous avions exprimé toutes nos inquiétudes auprès des services publics, de la préfecture (État) et de la Région AURA et avons travaillé ensemble pour tenter de trouver un repreneur fiable, précise Anthony Vedeau, délégué syndical CGT. Le problème c’est qu'en France on parle de rénovation énergétique mais que les cahiers des charges ne sont pas assez bordés pour privilégier le made in France. 95 % des luminaires viennent de Chine et les très grands noms du luminaire sur le marché ne plébiscitent pas la fabrication française. C'est la raison pour laquelle nous sommes dans cette situation.»
Le personnel est à 70 % féminin, d'une moyenne d'âge de 53 ans et les salaires sont très bas. Beaucoup des ouvrières vivent dans un rayon proche, sans transport en commun quotidien pour les véhiculer vers d'autres bassins d'emplois. «Pour les plus proches de la retraite, il faut leur assurer des conditions financières jusqu’à la retraite. La réforme du chômage pour certaines femmes ou hommes de plus de 60 ans va s’avérer catastrophique» dénonce Christine Pires Beaune, députée sortante, candidate Nouveau Front Populaire et enfant du pays. Fabrice Vacher, délégué syndical déplore les 30 000 euros de montant du PSE. Le conseiller régional communiste Boris Bouchet regrette que beaucoup d'argent public ait été versé à l’entreprise par l'Etat, la Région, « sans condition ni garantie. Les logiques libérales, la recherche de profits immédiats, des actions douteuses de dirigeants, semble-t-il, conduisent à désindustrialiser un territoire rural, détruisent des vies. » Les salariés se demandent s’il y a vraiment eu une volonté de poursuivre l’activité ou si la société a été utilisée comme un simple outil financier. Fréderik Duplessis, l’avocat du CSE note des incohérences dans la gestion. « Il a été annoncé au CSE seulement en mars 2024 que l’entreprise connaissait des difficultés depuis 3 ans. Pourquoi, dès lors, avoir maintenu des dépenses injustifiées de fonctionnement dans une telle situation ? Avec les membres du CSE, et les syndicats, nous allons éplucher les données financières pour comprendre. »
Beaucoup d'anciens salariés ont témoigné leur soutien, les maires du bassin d'emploi, la député sortante, les conseillers régionaux EELV et communiste. Si pour les élections européennes la commune a voté à 36,81 % pour Jordan Bardella (tête de liste RN, NDLR), Christine Pires Beaune, qui a grandi ici, a rassemblé sans forcer 72,5% des voix aux législatives de 2022. «Je n’ai jamais voté Front National et je ne voterai jamais pour l’extrême droite », martèle Valéry, ouvrier à l'usine pendant 31 ans. Un camarade nuance. «Je suis d’accord avec les valeurs de la CGT pour ce qui est du travail. Pour ce qui est de la politique, ça me regarde. » Sur leurs intentions de vote, les salariés sont clairs. « J’ai mes convictions et la situation de l’entreprise ne change pas grand-chose, elle ne fait que confirmer sur quelle formation politique je peux compter ». Anthony Vedeau, délégué syndical CGT conclut: « Ces situations de fermeture d'entreprise ont un impact sur les élections. Un gouvernement qui dit vouloir réindustrialiser, qui parle de souveraineté industrielle, de rénovation énergétique alors que les luminaires led sont l’un des moyens les plus rapides à mettre en place pour faire des économies d’énergie mais qui laisse fermer cette entreprise ! Les salariés ne peuvent plus se retrouver dans cette politique. »
Le 13 septembre, la CGT Métallurgie a organisé des rassemblements dans les sites ArcelorMittal de Dunkerque, Reims, Florange et Fos-sur-Mer, répondant à un mot d'ordre du... Lire la suite
Pour la troisième fois en dix ans, le producteur d'aciers spéciaux est en redressement judiciaire, hypothéquant l'avenir de ses 1 100 salariés répartis dans le pays. Avant la... Lire la suite