La sidérurgie souffre, des propositions existent
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« Altifort a demandé en début de semaine par écrit la résolution du plan de cession d'Ascoval », validé en décembre par la justice, « et ce afin de protéger les salariés d'Ascoval et du groupe », a indiqué Altifort dans un communiqué où il reconnaît que « les financements externes n'ont pas pu être mis en place à ce jour ». « En l'espèce, Altifort a trompé tout le monde », s'est indignée auprès de l'AFP une source au cabinet du ministre de l'Économie Bruno Le Maire au lendemain d'une réunion à Bercy avec Altifort, Ascoval et les acteurs locaux.
Mais le patron d'Altifort, Bart Gruyaert, assure, lui, qu'il « ne jette pas l'éponge » et qu'il « se concentre à trouver une solution » financière d'ici à l'audience du tribunal de Strasbourg, le 27 février. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR), veut également toujours y croire. « Ça se tend, mais ce n'est pas fini, je continue à me battre pour sauver Ascoval » en cherchant « d'autres repreneurs », « soit en plus d'Altifort, soit à la place d'Altifort », a-t-il déclaré à l'AFP.
« Tout doit être fait pour intégrer de nouveaux partenaires », a renchéri Fabien Roussel (PCF). Les déclarations de Bercy et le communiqué d'Altifort qui, de fait, n'est pas en mesure, en l'état, d'assurer la reprise, ont fait l'effet d'une douche froide. « C'est dégueulasse ce que fait Bercy, ils tuent Altifort, ce n'est pas juste ! » a fustigé une source politique locale proche du dossier. « J'ai un gros doute désormais sur Altifort mais, franchement, que ce n'est pas encore foutu pour la reprise d'Ascoval », juge une autre, qui mise sur un « nouveau sursis » du tribunal, la semaine prochaine.
Le Figaro avait rapporté sur son site internet qu'en raison des problèmes de financement, la reprise serait « annulée », sauf « coup de théâtre ». La justice avait mis fin le 19 décembre à un interminable suspense en validant la reprise par Altifort pour un montant de 152 millions d'euros, avec le sauvetage de 281 emplois à la clé. La reprise se décomposait ainsi : 47 millions d'euros de fonds publics « sous forme de prêt » (État, Région et Valenciennes-Métropole), 35 millions d'apports d'Altifort, 40 millions de crédits-bails pour le financement d'un futur train à fil et 30 millions d'affacturage.
Devant l'usine, les salariés ont appris la nouvelle avec sidération, souvent par la presse. « On est dépités ! On nous avait promis monts et merveilles (…) et au final on n'aura rien (…) Altifort nous l'a fait à l'envers, en réalité il n'y a rien, rien de concret », a lâché Vincent, 51 ans, agent de maintenance. « Je ne sais pas ce qu'on va devenir maintenant. »
Stanislas, 60 ans, se sent lui « trahi » : « On nous a planté un couteau dans le dos, on aura jamais le temps de trouver un autre repreneur… » « Reprendre une usine et couler au bout de trois semaines c'est impensable », s'insurge aussi David, 43 ans. « Altifort, c'est un beau parleur il a réussi à endormir son monde. »
« J'aimerais comprendre comment un dossier appuyé par trois cabinets d'experts différents à pu valider un plan avec des fonds non présents » s'est interrogé auprès de l'AFP Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale et élu CFDT. « La décision que nous avons prise avec tous les salariés, c'est de travailler à une nouvelle reprise en démarchant tous les industriels qui peuvent être intéressés », a dit Bercy. « Nous referons un point en début de semaine prochaine dans le même format, avec les salariés, les députés, le président de la région Xavier Bertrand, pour voir où nous en sommes. »
Ce serait « un miracle » si Altifort trouve une solution d'ici l'audience, selon l'avocat d'Ascoval, Guilhem Bremond. Créé il y a quatre ans, ce groupe sidérurgique a grandi par rachats successifs. Il emploie 1 500 salariés, dont 1 370 en France, pour un chiffre d'affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d'euros en 2018.
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