Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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« Salariés méprisés » et « exténués », « manque de personnel », « burn out », les pancartes brandies vendredi 9 octobre par les salariés des laboratoires Biolaris devant leur siège à Laval, dans la Mayenne, témoignent à l'évidence du malaise qui règne dans cette entreprise d'analyses médicales regroupant aujourd'hui 14 unités réparties sur les départements de la Mayenne, de la Sarthe et du Maine-et-Loire.
« On avait suivi l'appel national de la CGT à faire grève le 17 septembre et l'on a présenté 14 points de revendications. D'office, on nous a dit non sur trois points et les négociations sur les autres ont été reportées au 6 octobre. Mais on s'est moqué de nous », explique Véronique Gibier, déléguée syndicale et membre du CSE de Biolaris.
Avec l'arrivée de la pandémie liée à la Covid-19, les conditions de travail se sont en effet sérieusement détériorées pour les 160 employés du groupe, en majorité des femmes. « On a une direction qui fonctionne beaucoup sur le flux tendu et dès qu'il manque du monde, ils ont pour habitude de déshabiller un site pour habiller l'autre. La Covid-19 est venue s'ajouter à ce flux déjà tendu et cela a entrainé un ras-le-bol et même un burn out puisque l'on s'est retrouvé sur le site de Château-Gontier avec cinq secrétaires en arrêt de travail et un labo fermé pendant cinq jours parce qu'ils n'avaient pas d'autres solutions », déplore la syndicaliste.
Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est le versement de la prime Covid. « Ils nous ont fait une prime à la tête du client ! Avec 7 degrés différents ! 70 euros pour quelqu'un qui n'avait pas été là pendant le confinement et après, entre télétravail, chômage partiel, etc., cela pouvait monter jusqu'à un plafond de 700 euros. Sauf que l'on s'est retrouvé avec des différences parfois difficiles à comprendre et que cela a généré beaucoup de mécontentement. »
Le refus par la direction de la mise en place d'un « “compte épargne Temps” pour que le salarié qui a fait des heures supplémentaires puisse obtenir une journée quand il en a besoin », du « paiement des heures chômés le 17 septembre » voire de « recevoir les salariés après la manifestation du 9 » alliés à un rejet systématique de nouvelles embauches au nom du fait qu'« il n'y (aurait) pas de problèmes de personnel », n'ont fait qu'accroître ce ressentiment.
D'autant que les promesses d'augmentation des salaires de 2 %, « au lieu de 5 demandés », et l'octroi d'un « congé payé pour le décès d'un grand-parent » font figure de piètre consolation. Et encore.
« Je ne sais pas si les biologistes qui dirigent ces sites ont appris ce que ça voulait dire le dialogue social », ironise Véronique Gibier. Et la syndicaliste de s'inquiéter : « tous ces problèmes de personnel sur différents sites ne sont pas réglés. Or tant qu'ils n'ajouteront pas de personnel, cela ne fonctionnera pas bien. Ce n'est pas possible. Ils ne comprendront que quand ils se retrouveront devant une situation de blocage. » Les arrêts de travail qui se multiplient chez Biolaris pourraient bien rapprocher rapidement cette échéance.
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