Le 9-3 à l'heure andalouse

Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Bagnolet, Bobigny, Bondy, Drancy, La Courneuve, Montreuil… les villes du 9-3 résonnent depuis le 10 octobre et jusqu'au 8 novembre des musiques et des danses andalouses. Au programme : concerts, bals, battle, ateliers de pratique musicale ou culinaire, contes, expos…

Pour découvrir la richesse culturelle de cette région du sud de l'Espagne avec des artistes tels Esperanza Fernàndez (notre photo), belle voix du flamenco actuel, Juan Carmona, guitariste virtuose ou le groupe Giraldillo qui promet des bals sévillans endiablés à Montreuil (le 24) et à Saint-Denis (le 25).

Comme toujours, le festival joue la carte de la rencontre à double sens. S'il donne à voir toute la richesse de la création musicale et artistique venue des quatre coins du monde, c'est pour mieux la mettre en miroir avec la vitalité artistique qui bouillonne en plein cœur des quartiers.

BRASSAGE DES CULTURES

Avec cette nouvelle édition surnommée « Les Andalouses », le festival révélera les empreintes bienprésentes dans les villes étapes du festival comme à Saint-Denis où l'un des quartiers,  surnommé « La Petite Espagne », a été construit au gré des vagues successives d'immigration espagnole dès le début du XX^e siècle et où officie El Mawsili, orchestre et école de musique arabo-andalouse.

Fusion des cultures encore avec Jean-Marc Padovani et sa nouvelle création Bab Cantilènes qui mêle flamenco, jazz, échos du Moyen-Orient et rythmes du Maghreb.

À L'HEURE DU REJET DE L'AUTRE

Revisiter le mythe et la réalité de l'Andalousie, c'est montrer la richesse des brassages : sur cette terre dominée par des musulmans du VIII^e au XV^e siècles, a éclos une civilisation qui empruntait autant aux grands savants de l'Orient qu'aux philosophes de la Grèce antique, et devait autant aux artisans chrétiens qu'aux hommes de loi juifs.

Mais force est de constater que cette possible « convivencia » est mise à mal par des politiques migratoires qui se durcissent. Ainsi, pour la deuxième année consécutive, les spectacles des artistes guinéens Awa Guinean Drums ont dû être annulés, leurs visas ayant été rejetés par l'ambassade comme l'an dernier pour cause de virus Ebola.

Rappelant la trinité républicaine – liberté, égalité, fraternité –, André Falcucci, président de l'association Villes des musiques du monde, réaffirme plus que jamais à l'heure du repli sur soi, « la nécessité de construire des solidarités et d'organiser un partage ».

C'est à travers des actions de longue haleine comme celles menées par Villes des musiques du monde que la résistance s'organise aussi…

?Le programme du festival

? Le site du festival : Villes des Musiques du Monde