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THÉÂTRE

Le capital et son singe

19 septembre 2014 | Mise à jour le 27 avril 2017
Par | Photo(s) : DR
Le capital et son singe

Partant du Capital de Karl Marx, Sylvain Creuzevault et sa troupe s'attellent à décortiquer la pensée révolutionnaire. Comme Notre terreur, qui revenait sur la chute de Robespierre, donnait à voir les travaux du Comité de salut public et les débats à l'œuvre entre révolutionnaires, Le capital et son singe » nous transporte dans la révolution de 1848 mais pas seulement.

Scène inaugurale des plus loufoques, le même acteur, génial Arthur Igual, joue tour à tour Freud, Brecht et Foucault, discutant de l'organisation de la société, via des boîtes gigognes. Déroutante entrée en matière qui nous plonge dès les premiers instants dans la comédie.

 
« Gare à la revanche, quand tous les pauvres s'y mettront… »

Les spectateurs, assis de part et d'autre de la scène, observent les révolutionnaires, attablés autour d'assiettes de lentilles et de verres de vin, devisant sur l'avenir de la République. Car s'il est bien question de débattre au cœur de ce banquet des notions marxistes entre valeur d'usage et valeur d'échange, il s'agit avant tout de donner à entendre les pensées politiques à l'œuvre chez un Auguste Blanqui, un Louis Blanc ou un François-Vincent Raspail alors qu'en mai 1848, la gauche vient d'être évincée du gouvernement.

 

 

 

Un vrai feu d'artifices d'interrogations sur la politique, la gauche et le pouvoir.

Saut dans l'histoire, nous voilà en 1919, quand la Ligue spartakiste, menée par Rosa Luxemburg, prône une radicalisation. Suivra un repas de noce, un brin longuet où l'on perd un peu le fil. Quoi qu'il en soit, la pièce est un vrai feu d'artifices d'interrogations sur la politique, la gauche et le pouvoir. À l'heure où d'aucuns prônent le social-libéralisme et où le prolétaire s'aliène de portables dernier cri, la pièce n'a pas fini de résonner comme « La semaine sanglante », célèbre chanson sur la Commune de Paris, fredonnée par les acteurs : « Gare à la revanche, quand tous les pauvres s'y mettront… »

 
 Le capital et son singe, mise en scène de Sylvain Creuzevault. Jusqu'au 12 octobre, au Théâtre de la Colline, 15, rue Malte-Brun, Paris.