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Le contre-pouvoir syndical dans l'histoire

20 février 2015 | Mise à jour le 20 mars 2017
Par | Photo(s) : IHS CGT
Le contre-pouvoir syndical dans l'histoire

Un documentaire en deux parties, diffusé sur France 5, retrace les grandes heures du syndicalisme sur 130 ans. Ou comment un contre-pouvoir qui a pu façonner le modèle social français, se trouve aujourd'hui déstabilisé.

Sacrée gageure que celle de retracer en deux heures 130 ans d'histoire syndicale en France. Mêlant images d'archives, témoignages de responsables politiques, de leaders syndicaux et analyses d'historiens, le documentaire de Richard Michel et Élizabeth Drévillon, «Syndicats, histoire d'un contre-pouvoir», relève le défi.

Certes, difficile de faire dans le détail, mais les étapes clés sont bien restituées, ce qui donne une vue d'ensemble des changements à l'œuvre quant aux déplacements des rapports de force selon les périodes.

UN SIÈCLE D'AVANCÉES ET DE RÉGRESSIONS

La première partie (1884-1980) balaye ainsi la naissance des syndicats avec la loi du 21 mars 1884 les autorisant, la création de la CGT dans l'arrière-salle du Café de Paris, à Limoges, en 1895, la riposte patronale avec la mise en place de l'UIMM… On suit ainsi les mouvements de balancier entre avancées salariales et régressions qui ont jalonné le XXe siècle comme dans les années 1930.

Après les grandes grèves de 1936 et les accords de Matignon qui instaurent notamment les 40 heures et 15 jours de congés payés, vient le retour de bâton de Daladier, en 1938, et la revanche patronale, quand 45 000 grévistes sont arrêtés et licenciés. L'après-guerre ouvrira une nouvelle période d'avancées avec le programme du Conseil national de la résistance (CNR) et le gouvernement d'union nationale formé par le général de Gaulle. Comme l'explique l'historienne Danièle Fraboulet, «le rapport de force a momentanément changé de camp. Il est du côté du pouvoir politique et pas du pouvoir patronal».

Scission de la CGT en 1947, grève des mineurs la même année comme en mars 1963, création de la CFDT en 1964, Mai-1968, l'aventure des Lip: chaque épisode est évoqué pour mieux souligner les transformations d'une société et de son paysage syndical.

L'ÈRE DU LIBÉRALISME EFFRÉNÉ

La seconde partie (1981-2014) retrace encore avec brio les espoirs avec l'élection de François Mitterrand et les désillusions qui s'ensuivent. Elle souligne surtout l'entrée dans un capitalisme mondialisé avec les diktats de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les plans sociaux qui se multiplient et les luttes qui se radicalisent. Face à cette situation, les clivages syndicaux se renforcent comme, en 1995, entre la CFDT et la CGT et FO. Si le conflit pour défendre les régimes spéciaux des retraites fait plier le gouvernement cette année-là, il n'en sera pas de même pour la réforme des retraites de 2010, malgré 3 millions de manifestants dans les rues.

Et le documentaire de rappeler le discours de Nicolas Sarkozy le 1er Mai 2012, qui attaque frontalement les syndicats, à l'image de la loi Le Chapelier de 1791, comme le souligne l'historien Stéphane Sirot… Le film se conclut sur l'arrivée de François Hollande et le Pacte de responsabilité, qui ne signent pas un nouveau mouvement de balancier. Quelles peuvent être les réponses syndicales face à un libéralisme effréné ? La question reste en suspens…

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EN SAVOIR +

 «Syndicats, histoire d'un contre-pouvoir»,
de Richard Michel et Élizabeth Drévillon,
diffusé dans «La Case du siècle» sur France 5,
les dimanche 22 février et 1er mars à 22h25.

Replay disponible encore 5 jours et 12 heures